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Les personnes âgées supportent le poids des orphelins
Mercredi 27 avril 2005
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SWAZILAND: Les personnes âgées supportent le poids des orphelins


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  IRIN

Agé, aveugle et veuf, Babe, 'père' en Siswati, Simelane doit s’occuper de ses petits-enfants depuis la mort de son fils, il y a un an.

MBABANE, 18 mars (PLUSNEWS) - Simelane, un vieillard âgé de 72 ans presque aveugle, se rappelle encore le visage grave de son fils, mort du sida il y a un an, laissant derrière lui deux jeunes enfants.

Agé, aveugle et veuf, Babe, 'père' en Siswati, Simelane a du mal à s’occuper de ses petits-enfants.

"Mandla prenait soin de moi en amenant les récoltes à la maison. Maintenant, il est mort. Au moins les enfants mangent à l’école", a dit Simelane.

Il habite dans le nord du pays, une région montagneuse de Hhohho que l’abondance des pluies et un dense réseau fluvial a rendu luxuriante – ce qui tranche avec le sud et l’est du pays, affectés par la sécheresse.

Les organisation humanitaires n’ont jamais senti le besoin d’ouvrir des centres d’approvisionnement alimentaire à Hhohho comme elles l‘ont pourtant fait dans ces régions assoifées où habite un quart de la population.

Mais la pauvreté se développe dans la région de Hhohho, et les petits-enfants de Simelane prennent leur petit déjeuner et leur déjeuner dans leur école primaire grâce au programme de cantine scolaire initié par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), en collaboration avec le Programme alimentaire mondial, PAM.

Comme leur grand-père ne reçoit pas de salaire, les frais de scolarité des enfants sont payés par une oeuvre caritative.

Sans assistance gouvernementale ni retraite, Simelane compte sur la générosité de ses voisins, qui sont de plus en plus appauvris par la chute des ressources locales, autour de 50 pour cent l’année dernière, et la hausse de la pauvreté (de 10 pour cent entre 2003 et 2004).

Près de 70 pour cent des Swazis vivent avec un dollar par jour, mais Simelane envie même ceux qui ne reçoivent qu’une bribe de cette somme.

"Une voisine escaladait la montagne pour m’amener à manger", a t-il dit, montrant du doigt une maison faite d’argile et couverte de chaume comme la sienne, perchée sur une colline en contrebas.

"Mais elle a trébuché et s’est fracturé le pied. Elle ne peut plus monter jusqu’ici. Je suis désolé pour elle et j’ai envié les oiseaux qui ont mangé mon repas ce jour-là".

Les autorités ne sont pas au courant des difficultés que vit Simelane, et de toute façon elles ont peu à offrir aux personnes âgées.

Dans un pays qui se bat pour faire face à l’épidémie de VIH/SIDA, les ressources publiques et privées ont été largement utilisées pour venir en aide aux personnes infectées et prendre en charge le nombre d’orphelins, de plus en plus important.

Les personnes âgées et leurs besoins font l’objet de peu d’attention. La plupart d’entre elles dépendent de l’aide de leurs enfants séropositifs, comme leurs petits-enfants dépendent d’elles.

"Dans la société traditionnelle swazi, la coutume est que les vieilles femmes élèvent les enfants. Et cela a continué dans les temps modernes- c’est le troisième âge qui s’occupe des enfants que toutes ces filles célibataires font", a dit Martha Dube, conseillère technique au ministère du Bien-être social.

"Tout le monde reconnaît que la famille traditionnelle n’est plus un filet de sécurité comme avant. L’exode rural pour échapper à la pauvreté était déjà un problème avant que le sida ne décime les jeunes gens économiquement productifs", a-t-elle commenté.

Les travailleurs sociaux ont reconnu que l’assistance aux orphelins du sida est bien souvent à la charge de leurs grand-parents, mais les personnes âgées sont négligées.

Le ministre de la Santé et du Bien-être social veut changer la situation, ils veulent savoir qui et où sont les Babe Silamane.

Le ministre des Finances Majozi Sithole a dit à PlusNews qu’une base de données des personnes âgées sera élaborée cette année, comme préalable à la distribution de 30 millions de Rands (4,9 millions de dollars) issus d’un fonds spécialement destiné aux personnes âgées.

Ce fonds a été inscrit dans le budget 2005 et annoncé par le ministre Sithole aux parlementaires la semaine dernière.

"Dans la langue swazi, nous avons l’expression, ‘umuntfu lomdzala akalahlwa’, qui signifie qu’une personne âgée est toujours utile", a dit Sithole. "Avec le changement de valeurs sociales et le fardeau que les personnes âgées portent aujourd’hui, l’expression est plus sensée que jamais".

Des sources proches du ministère de la Santé et du Bien-être social ont dit à PlusNews que la base de données sera complète d’ici juin tandis qu’une autre étude, à finaliser avant l’année prochaine, fera des recommandations en faveur d’initiatives gouvernementales de prise en charge des personnes âgées.

Sithole a annoncé une aide d’urgence, en espèces, aux personnes âgées.

"Ma grand-mère, âgée de 90 ans, m’a demandé d’exiger que les personnes âgées puissent non seulement recevoir leurs chèques mais aussi se faire payer dans les centres communautaires les plus proches - la plupart des personnes âgées payent cher un long voyage en bus pour accéder à la banque la plus proche".

Il a ajouté que la condition des personnes âgées est l’un des objectifs du programme de réduction de la pauvreté menée par le gouvernement.

Babe Simelane vit au jour le jour- parfois découragé mais jamais vaincu. La famille possède encore de petites terres, qui pourraient être cultivées un jour pour se nourrir. La police les ont investies récemment pour détruire des plans de marijuana que quelqu’un cultivait là, à l’insu de Simelane.

"J’ai supplié la police de ne pas verser des produits chimiques sur les terres, sinon rien n’y poussera plus. Ils voulaient le faire parce que je suis aveugle et que je ne peux pas voir ce qu’il se passe. Je compte donner les terres en location. Si quelqu’un pouvait cultiver du mais et des légumes et nous donner une partie des récoltes, ce serait merveilleux», s’est-il exclamé.

«Mais vous savez, le sida a tué tellement de cultivateurs - maintenant, qui récolte ?"

[FIN]


 
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