"); NewWindow.document.close(); return false; }

L’Onusida en faveur d’une réponse locale à l’épidémie de sida
Mardi 26 avril 2005
Accueil A propos de PlusNews Profil pays L'actualité en bref Articles spéciaux S'abonner Archives IRINnews
 

Régions

Afrique
Afrique de l'Est
Grands Lacs
Corne de l'Afrique
Afrique australe
Afrique de l'Ouest

Documents

Abonnementpar email
 

AFRIQUE: L’Onusida en faveur d’une réponse locale à l’épidémie de sida


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  UNAIDS

L'Onusida souhaite promouvoir l'action communautaire et les iniatives locales dans la lutte contre le VIH/SIDA

DAKAR, 8 avril (PLUSNEWS) - La stratégie globale de lutte contre le VIH/SIDA mise en oeuvre par les Nations Unies a montré ses limites en Afrique, a dit vendredi le programme conjoint des Nations Unies sur le sida, l’Onusida, qui se veut désormais plus proche des sociétés civiles et des communautés locales.

“On doit passer à une nouvelle phase de la lutte, c’est un tournant indispensable”, a dit à Plus News Michel Sidibe, le directeur Pays et régions de l’Onusida à Genève. “Globaliser la réponse fait perdre le sens de l’action : il faut changer les dynamiques passées pour que nos équipes soient plus flexibles et plus proches des réalités socioculturelles locales.”

Sidibe s’exprimait en marge d’une réunion de trois jours à Dakar, la capitale du Sénégal, au cours de laquelle l’Onusida a officiellement installé l’équipe régionale d’appui pour l’Afrique de l’Ouest et du centre; une autre équipe sera basée en Afrique du Sud en charge de l’Afrique de l’Est et australe.

“Nous allons mettre 60 à 70 pour cent de nos ressources sur le terrain, dans les régions, c’est une révolution”, a dit Sidibe, qui a précisé que sept équipes régionales d’appui, responsabilisées et renforcées en personnel, seront mises en place à travers le monde.

L’épidémie du VIH/SIDA demeure un sérieux défi en Afrique de l’Ouest et du centre, un ensemble disparate de 25 pays dans lesquels les taux de prévalence peuvent varier de un à 12 pour cent de la population sexuellement active.

Plus de 10 pays sont dans des situations de conflit ou de post-conflit avec plus du quart de leur population directement vulnérable au VIH. Les pays plus stables sont eux aussi affectés par l’épidémie parce que recevant les milliers de réfugiés et de personnes déplacées qui traversent des frontières poreuses, a estimé l’Onusida.

La violence sexuelle, la pauvreté chronique et l’analphabétisme, surtout chez les femmes et les filles, la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le virus, une grande mobilité des populations sont également perçus par les acteurs de la lutte contre le sida comme des déterminants majeurs de la propagation de l’épidémie dans cette région.

“Il est devenu indispensable de se rapprocher des réalités locales pour prendre des décisions qui changent le cours de l’épidémie : il nous faut des éléments clés pour comprendre les comportements culturels et les résistances”, a dit Sidibe à PlusNews.

“Il nous faut par exemple comprendre pourquoi au Botswana, malgré un programme national de distribution gratuite de médicaments antirétroviraux, la population infectée se rend difficilement dans les structures de santé pour obtenir un traitement. Comment, culturellement, faire passer le traitement ?”, s’est-il interrogé.

S’appuyer sur l’action communautaire et la société civile

Pour l’Onusida, le rôle de la société civile et l’action communautaire doivent devenir centraux dans les stratégies nationales et locales de lutte contre le virus.

“En Afrique de l’Ouest, à cause de la stigmatisation et de la discrimination, la société civile, au lieu de réclamer ses droits, est sans voix ou très peu organisée”, a expliqué Sidibe.

“Dans l’intérêt de tous, il faut créer un espace de dialogue où interviendront les femmes, les jeunes, les personnes infectées ou affectées par l’épidémie… C’est un volet très important”, a-t-il dit, insistant sur le fait que ce plaidoyer doit trouver une application nationale.

C’est parce que la communauté internationale n’a pas su apprécier le caractère culturel du préservatif qu’elle a échoué sur la prévention, a estimé Michel Sidibe. “On a mis l’accent sur une approche individuelle du préservatif. Or, son utilisation dépend de normes culturelles, de la place des femmes dans la société…”

“Il y a des aspects positifs à valoriser pour mieux combattre l’infection, mais cela suppose une meilleure compréhension des facteurs”, a dit Sidibe.

“Il faut que l’on se rapproche des Etats pour obtenir des informations stratégiques qui nous permettrons de prendre des décisions qui changeront le cours de l’épidémie”, a-t-il poursuivi. “Nous devons nous adapter au contexte social et aux réponses apportées par les communautés pour mieux comprendre les tendances. Dans plusieurs cas, cela nous a échappé, en Europe de l’Est et en Chine par exemple.”

Demander des comptes, développer des approches nationales cohérentes

Mais faute d’obligation de résultats, la communauté internationale n’a pas eu à rendre compte des avancées ou des échecs des programmes de lutte contre le sida mis en oeuvre au cours des précédentes décennies. Pour l’Onusida, l’absence de suivi et d’évaluation a conduit à affaiblir l’impact de ces actions.

“Il faut que l’Onusida joue ce rôle de ‘contrôleur’”, a estimé Sidibe. “Nous allons renforcer le système d’évaluation et mettre la pression sur les acteurs.”

De la même manière, il est devenu indispensable de mettre de l’ordre dans le système de financement de la lutte contre le sida en Afrique de l’Ouest et du centre, considéré comme ‘chaotique’ et handicapant pour la mise en oeuvre des programmes, a-t-il convenu.

Selon Sidibe, les priorités attachées à l’utilisation des fonds, les modes de décaissement, les philosophies qui sous-tendent les financements sont différents selon celui qui prête, entrainant de nouvelles distorsions.

“Chacun se sent bien avec son programme, mais il ne change pas la face de l’épidémie”, a-t-il commenté, plaidant pour l’harmonisation des programmes et des financements.

Dorénavant, l’Onusida promeut un seul cadre national d’action, valable pour tous les partenaires de la lutte contre le VIH/SIDA et lié à la stratégie du pays concerné. Ce dernier doit avoir une coordination centralisée et ouverte à tous les acteurs, y compris à la société civile. Des mécanismes de suivi et d’évaluation doivent être mis en oeuvre pour apprécier la qualité des programmes et leurs résultats auprès des groupes vulnérables.

Pour cela, il est nécessaire de dialoguer avec les Etats sur la question des dépenses publiques et de revoir les mécanismes de financement pour assurer la pérennité des programmes, a prévenu Sidibe, qui a insisté sur la nécessité d’améliorer la qualité des réponses nationales.

“Il est dangereux de mettre une population sous traitement (antirétroviral) si l’on sait que les ressources viennent de l’extérieur et qu’elles sont soumises à des critères d’efficacité propres aux bailleurs”, s’est alarmé Sidibe.

Le développement d’une dynamique régionale semble aujourd’hui indispensable aux acteurs de la lutte en Afrique de l’ouest, qui appellent à l’élaboration de politiques communes pour prévenir l’infection et prendre en charge les millions de personnes séropositives qui vivent et circulent dans cette région instable.

“Il y a peu de politiques sous-régionales. Or, si l’on pouvait par exemple grouper les importations d’antirétroviraux, on pourrait revoir la politique de taxation et ainsi diminuer le coût des médicaments”, a expliqué Sidibe, ajoutant que l’absence d’harmonisation créée des distorsions entre les pays, au détriment des personnes vulnérables.

“La responsabilité des Etats est fondamentale. Mais nous devons aussi améliorer les performances du système des Nations Unies qui doit montrer, en utilisant le sida comme porte d’entrée, qu’il peut aider et obtenir des avancées”, a conclu Michel Sidibe.

[FIN]


 
Liens
Le portail d'informations générales de la Côte d’Ivoire
Sida Info Services
Le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme
Le Réseau Afrique 2000
Guinéenews

PlusNews n'est pas responsable des informations fournies par ces sites internet.


[Retour] [Accueil]

Cliquer pour envoyer réactions, commentaires ou questions à PlusNews.

Les informations contenues dans ce site web vous sont parvenues via IRIN, le service d'informations humanitaires des Nations Unies, mais ne reflètent pas nécessairement les opinions des Nations Unies ou de ses agences. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve. Toute citation ou extrait devrait inclure une référence aux sources originales. Toute utilisation par des sites web commerciaux nécessite l'autorisation écrite de son auteur.