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GUINÉE: Jusqu’à 4 000 patients sous traitement antirétroviral d’ici décembre – autorités


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



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Il n'y aucun centre de dépistage dans la région isolée de Nzérékoré où le taux d’infection au VIH atteint 13 pour cent

DAKAR, 20 mai (PLUSNEWS) - Entre 2 400 et 4 000 personnes pourraient être prises en charge par les autorités guinéennes en 2005, contre un objectif initial de 900 selon des officiels de la santé vendredi, qui ont annoncé la création de centres de soins et de dépistage à l’intérieur du pays, jusque-là oublié par les politiques de lutte contre le sida.

«La Guinée est entrée dans une phase de décentralisation qui nous permettra d'atteindre l’objectif des 4 000 personnes (sous traitement antirétroviral, ARV) en 2005», a dit à PlusNews Mohamed Cissé, le président du comité médical technique pour la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA en Guinée.

Quelques 1 000 personnes devraient recevoir des ARV cette année, selon les agences humanitaires et de coopération qui travaillent déjà sur la prise en charge, tandis que 3 000 autres pourraient en bénéficier d’ici décembre, selon Cissé.

Ainsi, l’agence de coopération allemande a dit vouloir prendre en charge 700 personnes infectées par le virus, soit 200 personnes à Mamou dans le sud-ouest tandis et 500 patients dans les régions de Faranah, dans le sud, et Labé, au nord-ouest, dans le cadre d’un programme de prise en charge intégrée.

Selon le docteur Aissatou Dieng, conseillère technique pour la lutte contre le sida pour la GTZ à Conakry, la coopération allemande offre des ARV depuis juin 2003 à 53 patients à l’hôpital régional de Mamou, près de la capitale Conakry ; 105 sont actuellement pris en charge par l’organisation humanitaire Médecins sans frontières dans les hôpitaux de Conakry et Guéckédou dans le sud du pays, la région la plus touchée par la pandémie.

Pour le directeur national de la santé en Guinée, Mahy Barry, il sera difficile de dépasser le chiffre de 2 400 personnes sous ARV en 2005.

«En plus des quelques 900 personnes déjà sous ARV, 1 350 seront mis sous traitement grâce aux financements du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme», a précisé Barry, ajoutant que la Banque mondiale devrait financer la prise en charge de 150 personnes dans le cadre de son programme multisectoriel avec la Guinée.

Cela porte à 2 400 le nombre de personnes susceptible de bénéficier d’un traitement ARV d’ici décembre, selon le directeur national de la santé, un chiffre inférieur à celui annoncé par Mohammed Cissé.

Selon Marguerite Samba, chargée de la coordination du financement destiné à la Guinée au Fonds mondial à Genève, les antirétroviraux sont arrivés en Guinée au cours du mois d’avril.

Décentraliser l’offre de soins

Début 2005, le Fonds mondial avait menacé de suspendre le financement de la lutte contre ces pandémies tant que la Guinée ne justifiait pas l’utilisation des 1,3 millions de dollars déjà accordés par l’organisation internationale depuis décembre 2003.

Le Fonds et la Guinée ont signé en août 2003 un programme de deux ans destiné à lutter contre le VIH/SIDA et le paludisme et doté d’une enveloppe de 11,7 millions de dollars. Sur les 4,8 millions affectés au VIH/SIDA, seulement 1,4 millions ont été mis à la disposition des autorités guinéennes.

Mais après qu’une mission du Fonds mondial ait été dépêchée à Conakry au cours du premier trimestre 2005, les responsables guinéens ont estimé que les difficultés avaient été aplanies.

«Après la visite des responsables du Fonds mondial, la politique de décentralisation a été accélérée», a expliqué Barry, ajoutant que tous les hôpitaux régionaux seront dotés de centres de prise en charge et de dépistage en 2005.

«La formation des agents sanitaires dans le cadre du dépistage volontaire a déjà commencé», a dit Cissé.

Seuls deux centres de dépistage et de prise en charge existent à l'intérieur du pays, à Mamou et Guéckedou, tandis que Conakry abrite quatre centres de dépistage et deux services hospitaliers de distribution d’ARV, selon Cissé.

Il a ajouté que cinq centres de prise en charge seront ouverts dans la région de Nzérékoré, dans l’extrême sud-est du pays, la région la plus affectée par l’épidémie avec un taux d’infection au VIH de 13 pour cent en 2004.

Dans cette région enclavée entre la Côte d’Ivoire, le Liberia et la Sierra Leone, le virus se propage sans contrôle en l’absence de dépistage volontaire et anonyme et de prise en charge ainsi que de la faiblesse des campagnes de prévention auprès d’une population jeune et mobile.

Située dans une zone très instable de l’Afrique de l’Ouest, la Guinée partage plus de 3 000 km de frontières avec six pays. Quatre d’entre eux (la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Liberia et la Sierra Leone) vivent ou ont vécu des conflits au cours des dernières années et subissent de graves épidémies de VIH/SIDA.

Selon Cissé, les tests de dépistage sont actuellement disponibles dans tous les districts sanitaires mais ils ne sont utilisés que lorsque les médecins détectent «des cas inquiétants».

Il a précisé que des organisations non-gouvernementales seront impliquées dans les activités de sensibilisation et de prévention dans le cadre du programme du Fonds mondial.

Selon les dernières statistiques du ministère de la Santé, quelque 170 000 personnes vivent avec le sida en Guinée, et 30 000 d'entre elles auraient besoin de traitement ARV.

Mohamed Cissé dit espérer que 20 000 personnes bénéficient d’un tel traitement d’ici la fin 2006.

«Maintenant que nous avons commencé le dépistage volontaire des populations, l’identification des tuberculeux, la formation des agents sanitaires pour la prévention des travailleurs des mines, l'application du programme de transmission du virus de la mère à l’enfant, nous pourrions mettre 20 000 patients sous ARV avant la fin 2006», a-t-il dit.

Dans le cadre de l’initiative ‘3 fois 5’ (trois millions de personnes sous traitement d’ici 2005) de l’Organisation mondiale de la Santé, 8 000 Guinéens devraient être mis sous traitement en 2005.

Selon une nouvelle étude nationale de surveillance sentinelle, menée en 2004 sur 4 525 femmes enceintes et cofinancée par la GTZ, le taux d’infection au VIH en Guinée atteindrait 4,3 pour cent contre 2,8 pour cent en 2001.

[FIN]




 
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