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Mercredi 22 février 2006
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ZAMBIE: Un projet communautaire atténue l’impact du VIH/SIDA


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  IRIN

L'unité de transformation de mais a permis d'atténuer l'impact du VIH/SIDA sur les communautés rurales

KABWE, 17 mai (PLUSNEWS) - Grâce à un projet fondé sur l’implication des populations, l’impact de l’épidémie de VIH/SIDA sur la vie locale et le marché du travail a été atténué au sein d’une communauté d’anciens mineurs de la ville de Kabwe, dans le centre du pays.

Le projet du chemin de fer de Chowa, à 150 kilomètres de la capitale Lusaka, aide les personnes qui vivent avec le VIH/SIDA et ceux qui leur rendent visite à adopter un comportement positif, notamment en matière de santé, dans une commune ravagée par la pandémie.

Chowa est une ancienne communauté de mineurs proche du quartier des employés des chemins de fer de Zambie, des populations qui ont beaucoup souffert après la fermeture de la mine au début du processus de privatisation, dans les années 90. La souffrance de ces communautés s’est accrue après la semi-privatisation du chemin de fer l’année dernière, qui a provoqué de nombreux licenciements.

De nombreuses compagnies, qui dépendaient de ces deux sociétés, ont dû fermer leurs portes, selon le coordinateur du projet Matildah Musonda.

Le VIH/SIDA a lui aussi laissé son empreinte sur les habitants de ces quartiers populaires. “Il y a une théorie selon laquelle après la mort de ceux qui gagnaient de l’argent, ou après la perte de leur propre emploi, des familles se sont tournées vers la prostitution comme moyen de survie”, a dit Musonda.

Le projet de Chowa a démarré en 1995 comme une initiative communautaire censée répondre aux problèmes de la région. Actuellement, 1 747 personnes vivant avec le VIH/SIDA et 180 orphelins et enfants vulnérables y participent.

L’objectif initial était d’offrir des conseils aux familles affectées par le VIH/SIDA, mais le projet s’occupe désormais de prévention, de soutien et de prise en charge des personnes vivant avec le virus, fournissant de la nourriture, des médicaments et d’autres biens élémentaires. Il aide également les familles à envoyer leurs enfants à l’école, en les aidant à payer les frais de scolarité.

Grâce au soutien du Fond zambien d’investissement social (ZAMSIF), le programme de réduction de la pauvreté du gouvernement financé par la Banque mondiale, le projet a pu étendre ses services à 40 communautés urbaines et rurales, dans une zone où vivent 43 550 personnes.

Les responsables du projet ont également obtenu de pouvoir cultiver un terrain de cinq hectares et de gérer une unité de fabrication de farine, achetés par la ZAMSIF en 2003 pour 18 millions de Kwacha (3 865 dollars) dans le cadre de la création d’activités génératrices de revenus.

Auparavant, les habitants n’avaient pas d’autre choix pour acheter du mais, l’aliment de base dans la région, que de payer le prix fort demandé par les détaillants. Désormais, grâce à l’unité de transformation, ils peuvent obtenir du mais à des prix plus abordables, à 300 Kwacha ou 0,06 dollar pour un sac de cinq kilos.

“Il n’y a pas de meilleur moyen de combattre la pauvreté que d’offrir des services abordables aux gens. Le projet de Chowa est une entreprise classique pour réduire la pauvreté, qui a contribué de manière importante à améliorer la vie des communautés”, a dit le secrétaire permanent de la province, Richard Salivaji.

Quelques 180 millions de Kwacha (soit 38,651 dollars) ont été dépensés par ZAMSIF pour acheter l’unité, construire et électrifier le bâtiment qui l’abrite et planter des arbres autour du complexe afin d’atténuer l’impact sur l’environnement.

Une centaine de volontaires, membres de la communauté, ont été formés pour combattre le VIH/SIDA, 35 ont reçu une formation en gestion et 15 autres en soutien psychosocial et conseils. Le Fonds d’investissement social a également acheté 30 bicyclettes pour permettre le développement d’activités à domicile.

La communauté a contribué à hauteur de 3 000 dollars au projet en offrant du matériel local de construction.

Les frais de scolarité et les uniformes pour les enfants vulnérables et les orphelins occupent une large place dans le budget dégagé par l’activité de transformation. Le reste des fonds est utilisé pour les personnes qui vivent avec le VIH/SIDA.

Paxina Chola, une écolière de 15 ans qui a perdu ses deux parents, a dit que la vie aurait été très difficile si elle n’avait pas été aidée dans le cadre de ce projet.

“Je suis désormais capable de me concentrer sur mes études, parce que je ne me soucie plus de ce que je vais pouvoir manger ni des habits que je pourrais porter – tout est fourni par le projet”, a-t-elle expliqué.

Son professeur principal, Evans Ngulube, a dit que ce parrainage était un facteur motivant pour les enfants. “Les élèves aidés par le projet Chowa ne se sentent plus inférieurs aux autres, ceux qui ont leurs parents. Je pense que le soutien dont ils bénéficient les aide à avoir confiance en eux”, a dit Ngulube.

Theresa Tandeo, une mère célibataire de 37 ans qui vit avec le VIH/SIDA, a estimé que le projet l’avait aidé à vivre ‘positivement’, au point que sa santé s’était améliorée après qu’elle en soit devenue membre.

“Cette organisation m’a aidé à accepter mon statut et à vivre positivement avec le virus. Je sais que je ne mourrai que lorsque mon heure sera venue”, a dit Tandeo, qui a participé récemment à une formation de gestion organisée par le projet.

Martha Daka est d’accord. “Ce n’est pas facile d’être séropositif mais à travers les sessions de sensibilisation que j’ai suivies, j’ai appris à vivre avec le virus.”

Joel Bwalya, responsable régional pour la ZAMSIF, a expliqué que la décision de financer le projet Chowa était fondée sur l’engagement de son organisation à combattre la pauvreté en investissant dans l’équipement social au profit des populations vulnérables.

“Nous avons réalisé que le besoin le plus pressant de Chowa était l’acquisition de l’unité de fabrication et depuis, parce que notre travail est de réduire la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie des gens, nous soutenons le projet”, a dit Bwalya.

“Chowa est l’un des projets les plus réussis que nous ayons financés et nous sommes actuellement en train de travailler sur la manière de soutenir des projets similaires dans le reste du pays”, a-t-il conclu.


[FIN]




 
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