IRIN - Une initiative de l'ONU qui épargne des vies et des fonds
IRIN, sa mission
Bien souvent, lorsqu'un pays est frappé par une crise ou une catastrophe, ce sont les réseaux de communication qui sont les premiers touchés. Les sources fiables d'information se tarissent, les institutions gouvernementales s'effondrent et les images diffusées par les médias ne reflètent pas toujours l'ensemble des événements. Il est impossible de mettre en place des réponses efficaces sans information précise et régulière sur la destruction des routes, le bombardement des aéroports, les mines antipersonnel, l'insalubrité des eaux, les épidémies, les troubles civils ou encore les incidents de violence. Des êtres humains meurent et des ressources sont dilapidées.
Aujourd'hui, en Afrique subsaharienne et en Asie centrale, les Réseaux d'Information Régionaux Intégrés (IRIN), rattaché au bureau de l'ONU pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) répond aux besoins d'informations précises sur les événements survenant sur le terrain. IRIN, créé au lendemain de la crise de 1994 dans la région des Grands Lacs de l'Afrique centrale a été parmi les premiers à utiliser le courrier électronique et l'Internet pour distribuer et recevoir, de façon peu coûteuse et efficace, des informations en direction ou à partir d'endroits parmi les plus reculés et sous-développés du continent africain. IRIN s'attache à diffuser des informations utiles, stratégiques et objectives afin de renforcer la capacité de la communauté humanitaire à comprendre, réagir et éviter les situations d'urgence. Par ailleurs, IRIN soutient les efforts consentis en vue du règlement des conflits et de la réconciliation en faisant contre-poids à la propagande et à la distribution d'informations erronées.
Les gouvernements, le personnel humanitaire, les spécialistes des désastres, les membres du public reçoivent régulièrement des bulletins couvrant un large éventail de sujets politiques, économiques et sociaux qui ont un impact sur la situation humanitaire
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Les gouvernements, les travailleurs humanitaires, les sociétés civiles, l'opinion publique en général, les personnes spécialisées dans les catastrophes, reçoivent et contribuent aux rapports produits régulièrement sur un grand nombre de questions politiques, économiques et sociales liées aux efforts humanitaires. IRIN, adoptant une approche de plus en plus large en ce qui concerne 'l'humanitarisme', s'efforce de couvrir l'ensemble des questions humanitaires allant des atteintes aux droits humains à l'environnement. En outre, les communautés locales, en apportant des données issues directement de la population, sont devenues un élément crucial du processus d'échange d'information, permettant d'enrichir le contenu des reportages d'IRIN et d'ouvrir des débats entre les décideurs humanitaires et les communautés concernées.
Grâce à l'apport d'informations complémentaires, IRIN, créé au départ pour la région des Grands Lacs, s'est rapidement étendu en Afrique de l'Est, en Afrique de l'Ouest, en Afrique du Sud, sur toute la Corne de l'Afrique et plus récemment en Asie centrale. IRIN ne cherche pas à dupliquer ou à redistribuer les dépêches émanant des organes de presse mais s'efforce plutôt d'apporter des analyses et des précisions intéressant spécifiquement la communauté humanitaire et les spécialistes chargés des secours en cas de catastrophes. L'échange d'informations constitue l'élément essentiel de cet objectif. En outre, IRIN cite souvent dans ses reportages des résumés de comptes-rendus pertinents produits par l'ONU ou des ONG et indique en fin de document l'adresse électronique permettant d'accéder au rapport intégral. IRIN offre ainsi à ses abonnés une solution à la "surabondance d'informations".
IRIN, ses différents services
Les services d'IRIN sont gratuits et disponibles sous différentes formes : reportages analytiques, fiches documentaires, interviews, bulletins quotidiens de pays et rapports hebdomadaires en anglais, français et kiswahili. Ces informations sont disponibles sur le site Internet d'IRIN, www.irinnews.org par le biais d'un réseau de distribution électronique qui propose différentes options permettant d'échapper à la surabondance d'informations. De nouveaux produits tels que des dossiers 'webspecial', des présentations audio-visuelles comprenant des cartes géographiques, des graphiques et des photographies, sont également disponibles sur le site d'IRIN,. Les personnes ne disposant pas de l'accès à Internet peuvent contacter
Statistiques essentielles
En octobre 2001, IRIN comptait plus de 12 000 abonnés directs par courrier électronique, dont plus de 60 pour cent en provenance d'Afrique et d'Asie. Dans un grand nombre de cas, les institutions abonnées au réseau d'IRIN redistribuent les reportages d'IRIN à leur personnel et à leurs agences partenaires, portant ainsi la distribution quotidienne par courrier électronique à plus de 50 000 lecteurs. En outre, le site Internet d'IRIN enregistre en moyenne plus d'un million de visiteurs par mois, un chiffre qui ne tient pas compte du nombre de lecteurs accédant aux articles d'IRIN affichés sur d'autres sites Internet ou publiés dans des journaux locaux. Ainsi, 5 000 sites Internet proposent des liens hypertexte au site d'IRIN ou encore affichent sur leurs propres pages les articles du site d'IRIN comme AllAfrica.com qui enregistre à lui seul 4,5 millions de lecteurs internautes.
IRIN, créé sous limpulsion de la crise de 1994 dans la région des Grands Lacs dAfrique centrale, a su habilement exploiter les nouvelles technologies pour distribuer et recevoir, de manière peu onéreuse et efficace, des informations émanant des endroits les plus éloignés et sous-développés sur terre
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Relever le plus grand défi de l'Afrique
L'Afrique subsaharienne est la région la plus touchée par l'épidémie du sida en Afrique mais c'est aussi la partie du continent la moins équipée pour faire face à ce fléau. En outre, il n'existe aucun réseau régional de coordination qui permette l'échange d'expériences, d'informations et de services. En novembre 2000, IRIN s'est efforcé de combler ce manque en produisant, chaque semaine, des notes d'information sur le VIH/Sida, les 'PlusNews', qui comprennent aujourd'hui des rapports individuels pour différents pays et des comptes-rendus de presse quotidiens. L'objectif d'IRIN, en collaboration avec ONUSIDA et les ONG partenaires dans la région, est de produire un service interactif, complet et unique, destiné à informer et à sensibiliser la population au Sida en Afrique subsaharienne. Promues par une simple publicité verbale, les 'PlusNews' ont enregistré en quelques mois 2 000 abonnés, devenant l'un des services les plus recherchés.
Impliquer les bénéficiaires
Tandis que le courrier électronique et le réseau Internet représentent les meilleures sources de diffusion d'informations pour les abonnés ayant accès à un ordinateur, la radio reste le seul moyen d'atteindre et d'informer des millions de personnes dans les pays en développement. Par le biais de son projet 'Outreach Radio' (Radio Contact), IRIN espère sensibiliser les populations aux événements et développements les concernant. Dans le cadre de ce projet, l'équipe radio d'IRIN collaborera avec des journalistes de stations radio locales pour compléter et donner un nouvel élan à certains programmes. L'objectif est d'informer et de faire participer les communautés locales, de soutenir les mouvements démocratiques naissants et la société civile dans des parties du monde qui ne connaissent pas, ou très peu, la présence de médias indépendants et non partisans.
Le projet 'Outreach Radio' (Radio Contact) utilisera les informations contenues dans les bulletins d'IRIN, et produira également des reportages destinés à sa propre audience. Ces reportages aborderont des questions humanitaires, des sujets de politique et de développement régionaux transcrits en format radio, traduits dans les diverses langues locales et distribués aux stations de radio locales partenaires. Ce service vise à atteindre une audience aussi large que possible, en offrant des informations pertinentes que les auditeurs ne pourraient se procurer ailleurs. Deux pays ont été choisis pour lancer ce projet - la Somalie et le Burundi. Ces deux nations qui ont été frappées par de longs conflits comptent un grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées qui souhaitent être informés, au même titre que le restant de la population.
Au fur et à mesure de son développement, le projet radio d'IRIN proposera des programmes thématiques, des interviews et des discussions visant à favoriser la paix et la réconciliation. Ce service sera également disponible sur le site Internet d'IRIN et profitera des nouvelles techniques en formant des partenariats avec des entreprises telles que le service de diffusion d'information par satellite, WorldSpace (www.worldspace.com). Les articles d'IRIN seront également diffusés par d'autres stations africaines et asiatiques sous format 'agence-radio'. Ce service est déjà disponible en Afrique du Sud grâce à la formation d'un partenariat avec l'organisme à but non lucratif, South African Broadcasting Association (SABA).
Economique et performant
IRIN est une entité à but non lucratif, qui dépend entièrement de contributions financières provenant de gouvernements donateurs et/ou d'institutions. IRIN cherche en permanence à améliorer sa rentabilité. Les rédacteurs d'IRIN sont tour à tour formés à la technologie multimédia, leur permettant d'intégrer des images, du son et des données écrites dans le cadre de leur reportage, qu'ils affichent ensuite sur le site Internet d'IRIN sans passer par un intermédiaire. Les équipes de rédaction d'IRIN travaillent également en collaboration avec un certain nombre de journalistes indépendants basés dans les différents pays couverts par le réseau. Néanmoins, la nature unique du réseau d'information d'IRIN va à l'encontre des mesures traditionnelles de réductions de coûts - celles qui consistent à réduire les services. Une fois que les coûts structurels sont couverts dans une région donnée, l'exportation du modèle d'IRIN vers d'autres pays permet de réduire le coût moyen par pays.
Cet exemple de réduction des dépenses est clairement illustré par le bureau d'IRIN en Asie centrale qui couvre huit pays pour environ 100 000 dollars par pays. Si ce bureau était appelé à couvrir les neuf pays du Caucase et des Balkans, les coûts d'IRIN tomberaient à 60 000 dollars par pays - soit une diminution de 40 pour cent. Les services d'IRIN en Afrique, à l'exception des projets sur le Sida et la Radio, s'élèvent en moyenne à 70 000 dollars par pays. Ces chiffres parlent d'eux-mêmes.
A la recherche de nouveaux besoins
IRIN considère les langues comme une composante essentielle du processus d'information et un élément crucial pour atteindre des bénéficiaires et des ONG locales. Afin de maximiser l'échange d'information, les produits d'IRIN doivent être disponibles en plusieurs langues. A cette fin, IRIN cherche des fonds pour produire et traduire un plus grand nombre de rapports en français et en arabe et pour la création de sites Internet français et arabes. IRIN cherche les moyens de collaborer de manière plus étroite avec les autres institutions de l'ONU et d'autres partenaires et discute de la possibilité d'obtenir des fonds et du personnel auprès de La Francophonie, la Banque mondiale, l'OMS, l'UNICEF et le PNUD. Par le biais de de tels partenariats, IRIN pourrait élargir sa compétence dans des domaines tels que la prévention des conflits, le développement et les questions de santé publique.
Il est envisagé d'exporter le modèle d'IRIN vers d'autres parties du monde telles que le Caucase mais pour l'heure, un manque de fonds adéquats a mis un frein au développement de ces projets.
Pour un complément d'information, veuillez contacter:
Mme Pat Banks, Coordonateur d'IRIN, Nairobi
Tél: + 254-2-622123
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