Le taux de prévalence chute de moitié après une nouvelle étude nationale

CAMEROUN: Le taux de prévalence chute de moitié après une nouvelle étude nationale


©  UNDP

La capitale Yaoundé affiche un taux de prévalence de 8,3 pour cent, au-dessus de la moyenne nationale

YAOUNDE, 29 octobre 2004 (PLUSNEWS) - Une nouvelle étude publiée par le ministère de la santé du Cameroun révèle que 5,5 pour cent de la population adulte sont infectés par le virus du VIH, responsable du sida, contre une précédente estimation de 11,8 pour cent.

Les premiers résultats de l’enquête démographique et de santé (EDS) menée auprès de 14 000 personnes entre octobre 2003 et août 2004 ont révélé un taux de prévalence de 5,5 pour cent, a indiqué mercredi à la presse Joseph Tedou, le directeur de l’Institut national de la statistique du Cameroun.

Selon cette étude, les femmes seraient plus infectées que les hommes, avec 6,7 pour cent contre 4,1 pour cent.

Ces chiffres sont deux fois moins importants que ceux mis en avant par l’étude sentinelle de 2003 sur les femmes enceintes volontaires pour les tests de dépistage lors des consultations prénatales.

Néanmoins, ces statistiques restent très proches des 6,9 pour cent indiqués par l’Onusida.

«Les 12 pour cent de taux de prévalence du VIH/SIDA au Cameroun sont le résultat d’une étude effectuée auprès de femmes vues en consultation prénatale dans des dispensaires ou dans des centres de dépistage du sida,» a indiqué Tedou.

«L’étude EDS III est plus scientifique et couvre un échantillon plus large d’hommes, de femmes et d’enfants des deux sexes,» a t-il précisé.

L’étude a été réalisée conjointement par le Comité national de lutte contre le sida du Cameroun, l’institut national de la statistique, le centre Pasteur, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et ORC/MARCO International, une société de consultants basée à Washington.

Selon Tedou, l’étude a ciblé un échantillon de 11 400 personnes à travers le pays ; 91 pour cent d’entre elles ont accepté de se soumettre aux tests de dépistage.

L’étude a révélé que les taux de prévalence étaient bien plus élevés dans le sud du Cameroun et dans la capitale Yaoundé, que dans le nord.

Avec 8,7 pour cent, la province anglophone du sud-est, autour de la ville de Bamenda, a le taux de prévalence le plus élevé des 10 provinces du Cameroun. Suivent l’est de la région forestière, près de la ville de Bertoua, avec 8,6 pour cent et Yaoundé, avec 8,3 pour cent.

En revanche, on note que dans les provinces arides du nord et de l’extrême nord résolument musulmanes, les taux de prévalence enregistrés sont inférieurs à deux pour cent.

Selon le docteur Valère Mve Koh, gynéco-obstétricien et responsable du comité de lutte contre le sida au centre hospitalier universitaire de Yaoundé, les résultats de l’étude EDS III semblent plus proches de la réalité que ceux de la précédente étude sentinelle.

«Chaque année, à la fin du mois de novembre, nous organisons la semaine camerounaise de la lutte contre le sida et procédons à des dépistages gratuits à travers tout le pays. Les résultats que nous obtenons sont proches de ceux révélés par l’étude,» a t-il indiqué à IRIN.

Mais Urbain Olanguna Awono, le ministre de la Santé, a souligné qu’il ne fallait pas se satisfaire des résultats de cette nouvelle étude.

«Nous ne devons pas pour autant penser que la guerre contre le VIH/SIDA est gagnée,» a t-il précisé. «Le gouvernement envisage d’intensifier la lutte pour limiter les effets de l’épidémie du VIH/SIDA, un véritable fléau qui constitue une réelle menace pour le développement du pays.»

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