GABON: De nouveaux centres de prise en charge des personnes vivant avec le VIH
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LIBREVILLE, 20 avril 2005 (PLUSNEWS) - Pour désengorger les centres intégrés au Gabon, les autorités souhaitent ouvrir deux autres structures pour prendre en charge les personnes vivant avec le VIH/SIDA à l’intérieur du pays, selon le ministère de la Santé publique et de la Population.
A l’image des Centres de traitement ambulatoire (CTA) mis en place depuis dix ans par la Croix Rouge française au Gabon, ces deux centres combinent dépistage, conseils, traitements et prise en charge psychosociale et nutritionnelle des personnes infectées.
Ces centres devraient voir le jour à Koula-Moutou, dans le sud-est du pays, et à Lambaréné, dans le centre, a précisé le ministère qui a ajouté que le manque d’équipement a jusqu’à présent retardé leur ouverture au public, tandis que le seul centre intégré d'information et de dépistage géré par le Programme national de lutte contre le sida (PNLS) est déjà engorgé un an après son ouverture en février 2004.
Pour Mabik-ma-Kombil, psychologue et responsable du centre, la confidentialité et le faible coût des consultations, entre 1 000 francs CFA (deux dollars) pour les élèves et les retraités et 2 500 francs CFA (cinq dollars) pour les autres, sont les principales causes de saturation de la structure.
Le prix des tests de dépistage et des traitements antirétroviraux (ARV) a considérablement chuté au Gabon, où les ARV ne coûtent qu'entre quatre et dix dollars par mois. Il fallait débourser entre 800 à 1 000 dollars par mois avant avril 2003, date à laquelle le gouvernement a mis en place un fonds de solidarité thérapeutique d'environ trois millions de dollars destiné à prendre en charge les 38 000 séropositifs du pays.
Du coup, plus de 3 000 personnes, dont 1 700 femmes, se sont faites dépistées dans ce centre pilote du PNLS, le premier au Gabon à offrir dépistage volontaire et anonyme et soutien psychologique. Selon les autorités, le centre reçoit en moyenne 30 clients par jour, un taux de fréquentation trois fois trop élevé compte tenu du temps que le personnel médical doit consacrer à chaque patient.
Trois CTA ont été ouverts par la Croix Rouge française entre 2001 et 2004 à Libreville, la capitale, Franceville dans le sud-est du pays et Port-Gentil, une région pétrolifère particulièrement exposée au VIH/SIDA après le pic de l’exploration dans les années 80.
Les nouveaux centres intégrés seront cette fois entièrement financés par le Gabon, dont les autorités se disent préoccupées par les taux d’infection au VIH constatés à l’intérieur du pays.
A la suite d’une campagne de dépistage menée par l'Association des premières dames du Gabon (OPDAS) et le PNLS mi-avril dans le sud du pays, Edith Bongo Ondimba, la première dame du Gabon, a annoncé que la prévalence du sida à Tchibanga, une ville de 25 000 habitants à 600 kilomètres au sud de la capitale, serait de 10 pour cent. A Mouila, la prévalence est estimée à huit pour cent.
Selon le rapport épidémiologique de 2003, élaboré à partir de tests sur des femmes enceintes volontaires dans les sites sentinelles, le taux de prévalence atteint 8,1 pour cent.
Quelques 40 000 personnes vivent avec le VIH/SIDA au Gabon, un petit pays d’Afrique centrale de 1,5 millions d'habitants.
La lutte contre le sida a pris une nouvelle dimension depuis l’ouverture de la première usine de fabrication d’antirétroviraux génériques à vocation régionale, entièrement financée par l’Etat à hauteur de 6,5 millions de dollars.
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