GABON: Les médecins demandent une loi pour sanctionner la contamination volontaire
LIBREVILLE, 28 janvier 2005 (PLUSNEWS) - L'Ordre gabonais des médecins a dénoncé jeudi l’absence de cadre juridique pour statuer sur les cas de contamination volontaire par le VIH, en augmentation au Gabon.
Lors d’une rencontre avec la ministre de la Justice Honorine Dossou Naki, la direction de l’Ordre des médecins s’est dite préoccupée par le vide juridique autour de cette question. Selon le docteur Emmanuel Ogandaga qui conduisait la délégation, cette situation encourageraient certaines «personnes indélicates» a délibérément contaminé des partenaires non-infectées.
«Nous avons donné au garde des Sceaux des explications qui devraient permettre au législateur d'initier un texte de loi pour protéger les personnes saines», a dit Ogandaga, qui a ajouté que la contamination volontaire est un problème préoccupant au Gabon.
Cette question est très controversée. Ainsi, pour la première fois en France, un homme a été condamné en janvier à six ans de prison ferme et une amende pour avoir volontairement contaminé deux femmes lors de rapports sexuels non protégés.
Les activistes et les scientifiques ont condamné cette décision, estimant que cela revenait à criminaliser les séropositifs, à renforcer la stigmatisation et à favoriser les attitudes de dénégation, les personnes séropositives pouvant désormais craindre d’être considérées comme coupables.
Comme l’affirme le professeur Willie Rozenbaum, du Conseil national du sida en France, la prévention est fondée sur le concept reconnu par l'Organisation mondiale de la santé de la responsabilité partagée lors de rapports sexuels non-protégés.
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