ETHIOPIE: Lancement d’une nouvelle stratégie pour lutter contre le VIH/SIDA
© IRIN/Anthony Mitchell
Les communautés villageoises paient un lourd tribut
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ADDIS ABEBA, 25 janvier 2005 (PLUSNEWS) - L’Ethiopie commence à enregistrer les premiers résultats de son programme d’action contre le VIH/SIDA mais le virus continue encore de faire des ravages dans le pays, a déclaré lundi le premier ministre Meles Zenawi.
Prenant la parole à l’occasion du lancement dans la capitale Addis Abeba du nouveau plan stratégique de lutte contre le VIH/SIDA, Zenawi a rappelé que des centaines de milliers de personnes meurent du sida dans son pays.
«Même si les résultats de notre combat sont encourageants, nous ne devons pas oublier que nous avons un million et demi de personnes infectées par le virus», a-t-il dit. «Et même si le taux de progression de la pandémie diminue, des centaines de milliers des citoyens éthiopiens en meurent encore».
Le gouvernement a lancé cette année son tout premier programme de distribution d’antiréroviraux pour quelque 30 000 personnes. Selon certaines estimations, 78 000 décès pourraient être évités dès la première année du programme si toutes les personnes nécessitant un traitement pouvaient en bénéficier.
Une couverture complète du traitement ARV, a ajouté le gouvernement, réduirait le nombre d’orphelins à 332 000 d’ici 2008.
Le nouveau plan stratégique – le cinquième depuis 1996 – vise à étendre la couverture des soins de santé à l’ensemble du pays et à accélérer les changements de comportements. Ce plan engage le gouvernement à mobiliser beaucoup plus de ressources et exhorte les autorités à envisager de toute urgence une production locale d’ARV.
Selon le gouvernement éthiopien, environ 1,5 millions de personnes sont séropositives, 12,6 pour cent vivent dans les zones urbaines et 2,6 pour cent dans les régions rurales. Le taux de prévalence national est de 4,4 pour cent.
Les experts présents lors du lancement du plan ont souligné une hausse du taux de prévalence dans les régions rurales. Depuis les deux premiers cas enregistrés en 1986, environ 900 000 personnes sont mortes. Et à en croire le ministère de la santé, ce chiffre doublera d’ici 2008.
«La plupart des cas ne sont pas enregistrés et de nombreuses personnes sont mortes dans l’anonymat et sans aide», a affirmé le ministre de la Santé Kebede Tadesse. En Ethiopie, un décès sur trois chez les jeunes adultes est lié à une maladie opportuniste du sida, a-t-il ajouté.
En raison de la pandémie, l’espérance de vie en Ethiopie a diminué de cinq ans et s’établit désormais à 46 ans. Un demi-million d’enfants sont devenus orphelins.
Selon le président éthiopien Girma Wolde-Giorgis, le VIH/SIDA a affecté tous les niveaux de la société, des individus aux familles, et menace la sécurité nationale. «C’est un ennemi qui ne nous laisse aucun répit», a-t-il dit. «C’est une menace à notre survie».
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