Enfin un programme antirétroviral pour les enfants séropositifs

MOZAMBIQUE: Enfin un programme antirétroviral pour les enfants séropositifs


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Une mère séropositive et son enfant au dispensaire géré par l’association Santo Egidio

MAPUTO, 24 janvier 2005 (PLUSNEWS) - A 34 ans Albertina, une mère de trois enfants, vient d’apprendre qu’elle est séropositive. Elle semble prendre la situation très calmement et reste concentrée sur son plus jeune fils, Pedro, qu’elle a amené en consultation au service de pédiatrie de l’hôpital de jour à Maputo, la capitale mozambicaine.

La salle d’attente aux couleurs vives est pleine d’enfants, certains jouent, d’autres sont visiblement malades.

"En ce qui me concerne, je peux faire face mais j’ai eu beaucoup de peine lorsque j’ai appris que mon fils était séropositif", a déclaré Albertina à PlusNews.

La séropositivité de son fils a été confirmée il y a trois ans après six séjours à l’hôpital pour des problèmes d'infections respiratoires et de diarrhées chroniques. Albertina a dû passer des semaines au chevet de Pedro pour s’occuper de lui. "Il pouvait à peine s’asseoir. Il ne lui restait plus que la peau sur les os."

Après avoir démarré un programme de traitement antirétroviral (ARV) en juillet dernier, son fils repris du poids et se rend à l’hôpital pour un contrôle de routine. "Il vit maintenant à la maison et peut jouer avec son frère, sa sœur et ses amis."

Pedro a la chance de faire partie des quelque 500 enfants qui bénéficient du programme de traitement gratuit initié par le gouvernement. Selon le docteur Paula Vaz, qui travaille à l’hôpital, 69 025 enfants âgés de moins de 14 ans ont besoin des médicaments ARV qui prolongeront leur vie.

Malgré le nombre élevé d’enfants écartés du programme, «il est encourageant de voir qu’ils font désormais partie des priorités du programme de traitement ARV", a indiqué Christiane Rudert, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

Le Mozambique est l’un des pays les plus pauvres du monde où seuls 40 pour cent de la population ont accès aux soins de base.

Près de 15 pour cent des Mozambicains sexuellement actifs vivent avec le VIH/SIDA et 200 000 personnes devraient être mises sous traitement ARV. Le programme de distribution gratuite de médicaments lancé l’année dernière ne touche actuellement que 1 700 personnes séropositives, la plupart d’entre elles vivant à Maputo.

En 2005, l’objectif est de doubler le nombre de sites de distribution d’ARV pour le faire passer à 47 et d’étendre l’accès au traitement à quelque 29 000 personnes.

Le service pédiatrique de l’hôpital de jour pour enfant vivant avec le VIH/SIDA est le seul service du genre dans le pays. "Les autres hôpitaux ont tendance à concentrer leurs actions sur les adultes plutôt que sur les enfants, probablement par manque de sensibilisation", a expliqué Vaz.

Le service est bien situé, juste au-dessus de la salle des urgences pédiatriques et du laboratoire de l’hôpital central de Maputo. Il dispose de sa propre pharmacie et de salles de consultation pour les médecins et le psychologue.

Chaque année, près de 30 00 enfants mozambicains naissent séropositifs. Plus de 50 pour cent d’entre eux meurent avant leur deuxième anniversaire. Vaz, qui travaille depuis 10 ans avec des jeunes vivant avec le virus, a 78 patients sous traitement ARV, le plus âgé d’entre eux à 14 ans et le plus jeune à peine six mois.

L’objectif du gouvernement est de mettre sous traitement 1 328 enfants d’ici la fin de l’année. Mais Vaz reconnaît que les difficultés sont énormes, notamment par manque de personnel qualifié, de laboratoires d’analyse et de réactifs permettant de mesurer la charge virale et le taux de CD4 qui détermine la résistance du système immunitaire du corps.

Deux organisations non-gouvernementales (ONG), Médecins sans frontières et Santo Egidio, une association proche du Vatican, gèrent des projets de soin et de traitement au sein des communautés et ont actuellement 4 200 personnes sous traitement ARV.

Mais la réalité est que dans les années à venir, la plupart des enfants mozambicains qui auront besoin de médicaments ne pourront pas en recevoir.

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