Les premiers antirétroviraux sont arrivés mais personne n’est formé pour les prescrire

GUINÉE-BISSAU: Les premiers antirétroviraux sont arrivés mais personne n’est formé pour les prescrire

BISSAU, 18 janvier 2005 (PLUSNEWS) - Les premiers lots de médicaments antirétroviraux (ARV) sont arrivés du Brésil et seront distribués gratuitement aux personnes vivant avec le sida en Guinée Bissau, mais aucun médecin ni infirmière n’a été formé pour les prescrire.

Ce premier lot de 170 kilos de médicaments ARV a été fourni par le Brésil dans le cadre d’un accord d’assistance pour contrôler la pandémie de VIH/SIDA en Guinée Bissau. Les médicaments ont été remis samedi au gouvernement par le ministre brésilien des Affaires étrangères lors de son séjour dans la capitale Bissau.

Selon le ministre bissau-guinéen de la Santé, Odete Semedo, la distribution des médicaments sera gratuite et commencera immédiatement. Elle s’est refusée à préciser le nombre de personnes qui en bénéficieront, mais elle a estimé qu’environ 43 000 personnes séropositives ont été recensées dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest qui abrite 1,3 millions d’habitants.

Plusieurs médecins et infirmières bissau-guinéens devaient se rendre au Brésil l’année dernière pour y suivre une formation sur les traitements antirétroviraux mais aucun n’a encore pu faire le déplacement. Selon Semedo, le personnel médical local devra consulter la documentation qui accompagne les médicaments pour déterminer les personnes qui seront susceptibles d’être mises sous traitement et le dosage des ARV.

Carlos Costa Ribeiro, le secrétaire exécutif de Associacao Nova Vida (Association nouvelle vie), un groupe d’assistance aux personnes vivant avec le VIH/SIDA, a indiqué qu’il se réjouissait de l’arrivée des médicaments ARV envoyés par le Brésil.

"L’arrivée de ces médicaments nous redonne espoir, mais nous ne savons pas selon quels critères ils seront distribués", a t-il indiqué à PlusNews.

Créée en 2002, l’association compte 245 membres, dont le ministre de la Santé et des bienfaiteurs qui ne sont pas séropositifs.

Elle se réunit une fois par semaine à Bissau dans un centre de conseil et de dépistage du VIH mais, à en croire Costa Ribeiro, l’association n’a reçu aucun soutien financier du gouvernement.

Jusqu’à présent, aucun traitement antirétroviral n’a été fourni dans cette ancienne colonie portugaise, où les personnes qui vivent avec le sida sont obligées de se rendre au Sénégal voisin qui distribuent gratuitement des ARV aux patients qui en ont besoin.

Costa Ribeiro s’est plaint de voir que de nombreuses personnes en Guinée Bissau refusent d’aborder sérieusement le problème du sida. "Le pire est que certains individus ne croient même pas en l’existence du virus. Il y a même des médecins qui en doutent.»

[FIN]


[Retour] [Accueil]

Cliquer pour envoyer réactions, commentaires ou questions à PlusNews.

Les informations contenues dans ce site web vous sont parvenues via IRIN, le service d'informations humanitaires des Nations Unies, mais ne reflètent pas nécessairement les opinions des Nations Unies ou de ses agences. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve. Toute citation ou extrait devrait inclure une référence aux sources originales. Toute utilisation par des sites web commerciaux nécessite l'autorisation écrite de son auteur.