GHANA: Le gouvernement promeut la production locale d’antirétroviraux
ACCRA, 31 août 2005 (PLUSNEWS) - Le Ghana a commencé à produire ses propres médicaments antirétroviraux (ARV), un projet privé soutenu par les autorités qui souhaitent accroître le nombre de patients sous traitement.
La compagnie pharmaceutique DanAdams, créée par les laboratoires chinois et ghanéen Danpong et Adam, a démarré la fabrication de versions génériques d’ARV dans une nouvelle usine située en dehors de la capitale Accra.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les médicaments génériques ne sont pas concernés par la loi sur les brevets et leurs qualités thérapeutiques sont identiques à celles des médicaments de marque, tout en coûtant moins cher.
Seul le gouvernement sera en mesure d’acheter ces médicaments génériques, jugés conformes aux critères fixés pour la distribution par l’Office pour les drogues et l’alimentation (Food and Drug Board, FDB en anglais).
«Nous sommes sur le point d’obtenir notre lettre d’approbation [du FDB] qui nous permettra de distribuer officiellement ces médicaments au Ghana», a dit à PlusNews Yaw Adu Gyamfi, le directeur général de DanAdams.
Six millions de dollars américains ont été alloués en 2005 par le gouvernement ghanéen pour l’achat d’ARV, des traitements qui prolongent l’espérance de vie de 2 600 personnes, selon M. Gyamfi.
Cela reviendra presque deux fois moins cher à l’Etat d’acheter les ARV à DanAdams, selon son directeur, qui a assuré que pour soigner le même nombre de personnes, l’Etat ne devra payer que 3,37 millions de dollars.
Pourtant, la majorité des antirétroviraux prescrits au Ghana est achetée grâce aux subventions accordées par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui demande le feu vert de l’OMS – qui ne l’accorde qu’après une longue série d’examens – avant d’accepter la commande.
En 2004, le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose a accordé au Ghana un financement de 15 millions de dollars sur deux ans pour la distribution de ces ARV.
Interrogée par PlusNews, Edith Annan, de l’OMS au Ghana, a affirmé que le processus d’évaluation des ARV par les organismes internatioanux avait commencé, mais qu’il serait long.
«Cela prend du temps, d’autant que la qualité du produit peut varier d’un fabricant à l’autre”, a dit Mme Annan, qui a précisé qu’une première évaluation devrait commencé en septembre.
Lors de la publication d’une nouvelle étude épidémiologique, en avril, les autorités avaient assuré que le gouvernement ferait tout pour atteindre ses objectifs concernant les traitements ARV, disponibles dans quatre hôpitaux du sud du pays.
Le gouvernement prévoit d’étendre ces traitements aux dix hôpitaux régionaux du Ghana d’ici la fin de l’année. “Cela va nous demander beaucoup d’efforts mais nous devons relever le défi et atteindre nos objectifs cette année”, a dit le docteur Nii Akwei Addo, le directeur des projets pour le programme national de contrôle du sida (NACP).
Selon les responsables de la lutte contre le sida, quelques 70 000 personnes auraient besoin de recevoir des traitements ARV au Ghana.
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