Sensibiliser les plus petits aux IST et au sida

CÔTE D IVOIRE: Sensibiliser les plus petits aux IST et au sida

BOUAKE, 25 février 2005 (PLUSNEWS) - Parce qu’ils ont leur premier rapport sexuel autour de dix ans, les enfants des classes primaires de Bouaké, le fief de la rébellion armée en Côte d’Ivoire, reçoivent depuis jeudi une initiation aux méthodes de prévention des infections sexuellement transmissibles et du VIH/SIDA.

C’est le centre de solidarité et d'action sociale (SAS), une des rares associations à s’occuper des personnes qui vivent avec le VIH en zone nord, tenue par les rebelles, qui a initié ce projet pilote, appuyé par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) et le Programme alimentaire mondial (PAM), des partenaires de longue date de SAS.

“Nous n'avions pas pensé à sensibiliser les écoliers, nous pensions qu'ils étaient trop petits pour ça. Mais un rapport de l’Unicef a révélé que les élèves du primaire ont leur premier rapport sexuel entre neuf et 13 ans… alors nous avons décidé d’agir”, a expliqué Penda Touré, la directrice de SAS.

Les instituteurs seront formés par SAS pour fournir des informations appropriées aux élèves de cinq écoles primaires. Le centre s’occupe actuellement de 800 familles, soit environ 5 000 personnes affectées par la pandémie dont des orphelins du sida. Sa stratégie est globale et prend en compte la scolarisation des enfants, l’emploi pour les familles, les conseils, les traitements et l’assistance médicale.

“Les tout petits font pour s’amuser ce qu’on appelle en malinké (l’idiome le plus utilisé dans la région des savanes) des ‘frou-déni’, qui signifie des petits mariages”, a expliqué un instituteur, entre deux sketches présentés aux enfants lors de la cérémonie de lancement du projet à l'école primaire Bakassa Traoré du quartier Sokoura de Bouaké.

Une fois, a témoigné un parent d’élève, “j'ai surpris mon garçon de six ans sur mon lit en train de mimer une scène d’amour avec une fillette du quartier… Les enfants de maintenant sont gâtés”, a-t-il conclu, utilisant une expression ivoirienne qui signifie que ‘tout part à vau-l’eau’.

Selon les statistiques de l’Onusida, le taux d’infection au VIH s’établissait en 2004 à sept pour cent -- contre 9,5 pour cent pour le gouvernement. Mais la pandémie aurait atteint des proportions alarmantes au nord de la zone tampon tenue par les forces de maintien de la paix, qui coupe le pays en deux depuis le déclenchement de la guerre civile en septembre 2002.

“Ici, nous risquons d’atteindre des taux trois fois supérieurs à la moyenne nationale”, a indiqué Touré en se plaignant du fait que la communauté internationale ne traite pas cette crise imminente comme “une urgence majeure”.

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