AFRIQUE DU SUD: Le sida se propage parmi les classes aisées – étude

DAKAR, 1 février 2007 (PLUSNEWS) - Le VIH/SIDA s’est propagé plus vite chez les Sud-Africains des catégories socioprofessionnelles favorisées que parmi le reste de la population au cours des dernières années, a révélé une étude publiée mardi.

Menée entre 2002 et 2005 par l’Université d’Afrique du Sud (UNISA) et une société sud-africaine spécialisée dans les études de marché, Markinor, auprès de 3 500 personnes, cette enquête a découvert que «les infections augmentaient à un taux alarmant parmi les populations riches et éduquées».

Au cours de la période étudiée, le taux d’infection au VIH a fait un bond de 34 pour cent parmi les gens ayant des qualifications professionnelles, et de 36 pour cent parmi ceux qui occupent un emploi à plein temps –deux catégories considérées comme essentielles au développement économique du pays.

Dans l’ensemble, le tiers le plus riche de la société sud-africaine est toujours moins touché (8,4 pour cent de prévalence) que le tiers le plus pauvre (23,4 pour cent), mais les nouvelles infections ont augmenté de 39 pour cent dans le premier cas, contre 14 pour cent pour la deuxième catégorie. Les jeunes de moins de 30 ans restent dans tous les cas les plus exposés au risque VIH.

Le manque de clarté des messages gouvernementaux sur la maladie –notamment les affirmations selon lesquelles le VIH/SIDA pouvait être soigné avec des remèdes à base d’ail et d’huile d’olive-, des revenus plus élevés, et donc davantage de loisirs, ainsi qu’une «apathie générale» face aux pratiques sexuelles protégées, sont quelques uns des facteurs pouvant expliquer le phénomène, selon les auteurs de l’étude.

«Notre conviction que le VIH est une maladie qui touche les pauvres, les chômeurs et les illettrés est en fait fausse», a dit le professeur Carel van Aardt, directeur de recherche à l’UNISA et l’un des auteurs de l’étude. «Cela met aussi en danger une part très importante de la classe noire favorisée, qui émerge, ... et nous observons aussi une forte progression parmi les blancs dont on a longtemps pensé qu’ils étaient moins touchés par l’épidémie.»

Cette tendance pourrait constituer «la troisième vague de l’épidémie», qui dans un premier temps touchait principalement la communauté homosexuelle, avant de faire des ravages parmi les populations hétérosexuelles pauvres, selon le professeur van Aardt.

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