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Lundi 20 novembre 2006
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TOGO: "Le préservatif c’est bon mais l’abstinence c’est mieux"


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  Richard Lough/IRIN

Les messages sur l'abstinence ont progressivement remplacé les publicités sur les préservatifs

LOME, 12 avril (PLUSNEWS) - Après avoir longtemps mis l’accent sur l’usage du préservatif comme moyen de se protéger de l’infection au VIH, plusieurs associations togolaises préfèrent aujourd’hui insister sur l’abstinence, une décision qui créé la confusion chez de nombreux jeunes.

«Hier, c’était la publicité sur les préservatifs, aujourd’hui on nous recommande l’abstinence. Dans ce cas, ceux qui doutaient de l’efficacité des préservatifs avaient raison», a tranché Alfred, un jeune agent de sécurité de Lomé, la capitale.

A l’image d’Alfred, de nombreux jeunes Togolais semblent déconcertés par la volonté affichée par certaines organisations de lutte contre le sida au Togo, comme Population Services International (PSI), de prôner l’abstinence plutôt que le préservatif comme étant le meilleur moyen de se protéger contre le VIH.

En juillet 2005, l’organisation internationale PSI spécialisée dans le marketing social, a lancé une large campagne publicitaire dans les media et les rues de Lomé pour promouvoir l’abstinence à l’aide d’une vingtaine de slogans tels que «un vrai homme sait attendre» ou «une vraie femme sait attendre et ne cède pas aux pressions».

Installée au Togo depuis 1996, PSI était connue pour ses efforts de promotion du préservatif: après avoir été distribués gratuitement aux populations, les préservatifs subventionnés ‘Protector plus’ sont aujourd’hui vendus 100 francs CFA (0,20 dollars) la boîte de quatre, grâce à un financement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Grâce à ce financement, venu s’ajouter à celui de l’agence américaine de développement USAID, PSI a vendu en moyenne 700 000 unités par mois en 2005, pour une population de quelque cinq millions d’habitants.

Mais en dix ans, la situation a changé, selon Manya Andrews, représentante résidente de PSI au Togo : après avoir répondu à une urgence –mettre des préservatifs bon marché à la disposition des populations là où il était presque impossible de s’en procurer-, il faut maintenant passer à une autre dimension de la lutte dans ce petit pays qui affiche un taux de prévalence du VIH de six pour cent, selon les autorités.

«Ceux que nous pouvions convaincre [d’utiliser le préservatif], nous les avons convaincus et aujourd’hui le préservatif est disponible auprès de plus de 95 pour cent de la population. Il nous reste les plus durs à convaincre», a-t-elle expliqué.

L’idée aujourd’hui est d’éduquer les populations, notamment les jeunes, pour leur éviter l’infection. Or «l’abstinence est la meilleure protection contre le sida», a affirmé Mme Andrews, dont l’organisation est financée principalement par le gouvernement américain, la coopération britannique et le Fonds mondial.

«Nous ne voulons pas donner l’impression aux gens qu’avec le préservatif, tout est permis», a-t-elle ajouté.

L’un de ses bailleurs, l’USAID, avait annoncé en 2005 son intention de réduire voire de supprimer les dons de préservatifs au Togo.

S’abstenir ? Pourquoi faire ?

Cette nouvelle politique ne fait pas l’unanimité parmi les jeunes, cibles principales de la campagne en faveur de l’abstinence.

Pour Amah Crédo, un lycéen de 18 ans, «c’est une utopie de demander aux jeunes de s’abstenir d’avoir des rapports sexuels, alors que tout les y poussent. A la télé, ce que nous voyons dans les films et en ville, la manière dont les filles s’habillent… nous mettent dans un état d’esprit qui nous amène vers le sexe».

«Je connais le sexe et je ne trouve rien de mal à cela, si j’en ai envie, je demande à mon petit ami de porter le préservatif et cela règle tous les problèmes, mais s’abstenir, non, car j’ai déjà commencé», a dit Fafa, une jeune fille de 17 ans, en se tapant les côtés des cuisses des deux mains, un geste qui signifie ‘le sort est jeté’.

Ilda, 16 ans, n’est pas d’accord. Elle a affirmé être toujours vierge et n’hésite pas à sermonner ses camarades pour les dissuader d’avoir des relations sexuelles trop jeunes. «Je n’ai pas la tête à ça, mes études avant tout et après on verra», a-t-elle dit, provoquant l’hilarité générale.

Mme Andrews a dit regretter que le message ne soit pas bien compris. «Les gens ne comprennent pas ce que nous appelons abstinence, ils confondent avec chasteté, alors que notre objectif est de faire retarder le plus possible le premier rapport sexuel».

Selon une étude de PSI, les deux tiers des jeunes Togolais âgés de 15 à 24 ans ont déjà eu des rapports sexuels.

A en croire Mme Andrews, les jeunes sont souvent soumis à la pression de leurs pairs. Alors, pour aider les filles à ne pas y céder et pour leur apprendre à mieux se défendre, PSI a créé des «clubs Etoile» dans une vingtaine de collèges togolais.

Ces clubs sont censés «encourager les jeunes filles à adopter des comportements sains pour éviter les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles, retarder le premier rapport sexuel des jeunes filles et encourager le retour à l’abstinence, promouvoir la réussite académique et professionnelle des jeunes filles», a expliqué Sarah Wood, en charge de ces clubs.

Et les messages diffusés dans le cadre des activités du club sont aussi bien destinés à ces jeunes filles qu’à leurs parents, aux grotos (hommes riches) et aux éducateurs qui les soutiennent, a-t-elle précisé.

«C’est pour réduire la pression sociale et ‘déstigmatiser’ l’abstinence : nous voulons dire aux jeunes de pratiquer l’abstinence même s’ils ont déjà eu leurs premiers rapports sexuels», a dit Mme Andrews.

Si l’abstinence est mise en avant dans les campagnes, PSI et d’autres associations de lutte contre le sida ont précisé que la stratégie complète de prévention de l’infection au VIH dite ABC (le sigle anglais pour ‘abstinence, fidélité, préservatif’) reste de mise.

«L’abstinence c’est l’idéal, nous la prônons et avec nos partenaires les points de vue convergent mais il ne faut pas oublier les autres moyens de changement de comportement», a dit Espoir Adabiobinder, accompagnateur psychologique pour l’ONG togolaise «Sauvons la vie». «L’idée c’est: le préservatif c’est bon mais l’abstinence c’est mieux».

[FIN]




 
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