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Mardi 21 février 2006
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SWAZILAND: Informer les femmes séropositives de leurs droits


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  James Hall/IRIN

Selon Lomcebo Dlamini, rares sont les femmes qui tentent de trouver de l’aide auprès de la justice.

MBABANE, 30 janvier (PLUSNEWS) - La branche swazi de l’organisation africaine de défense des droits des femmes, Women in Law in Southern Africa (WLSA), vient de lancer une campagne de sensibilisation afin d’informer les femmes vivant avec le VIH/SIDA de leurs droits.

«La campagne est axée sur trois thèmes principaux : informer les femmes séropositives des lois en vigueur qui les protègent, trouver des représentants juridiques lorsque ces femmes sont en litige, réformer les lois obsolètes pour qu’elles prennent en compte les femmes et le sida», a déclaré à PlusNews Lomcebo Dlamini, présidente de Women's Law Society, la branche swazi de WLSA.

Dans un pays où, jusqu’à fin 2005, les femmes étaient légalement considérées comme des personnes mineures, qui affiche un taux de prévalence du VIH/SIDA de 40 pour cent et qui est confronté à une stigmatisation largement répandue, peu de femmes se tournent vers la justice pour trouver de l’aide.

Dans la majorité des cas, les femmes ne peuvent pas engager de procédure judiciaire car elles n’ont pas les moyens de payer les frais juridiques : deux personnes sur trois vivent dans une pauvreté chronique et, dans cette société traditionnelle et paternaliste, les femmes vivent dans des conditions encore plus difficiles que les hommes.

«Dès que les gens savent que nous sommes séropositives, ils abusent de nous aussi bien sur notre lieu de travail qu’à notre domicile. On ne peut pas aller voir un avocat car on n’a pas d’argent», a témoigné Alicia Mabuza, qui travaillait comme femme de ménage à Manzini, dans le centre du pays.

«Mon médecin a annoncé à mon employeur que j’étais séropositive. Mon patron m’a licenciée parce que lui et son épouse ne voulaient pas que je sois dans la même maison que leurs enfants. Il a ensuite parlé au pasteur, et le comité de l’Eglise m’a demandé de ne plus jamais revenir à l’église», a-t-elle ajouté.

Selon Mme Dlamini, les droits d’Alicia Mabuza ont été bafoués de trois façons: il y a eu violation du secret médical, licenciement infondé et discrimination de la part de l’Eglise.

Mais la recherche d’une solution juridique n’est pas dans les moyens d’Alicia Mabuza, qui a depuis trouvé un nouveau travail et appartient à une autre congrégation religieuse.

Nombreuses sont les femmes à avoir été licenciées à cause de leur séropositivité, ou à avoir rencontré des problèmes d’héritage ou d’accès à la propriété immobilière, et qui ne peuvent pas recourir à la justice, faute d’argent.

«Le travail juridique bénévole n’existe pas au Swaziland. Ce n’est pas comme en Afrique du Sud où les cabinets d’avocats doivent effectuer un certain pourcentage de travail bénévole s’ils veulent que leur permis de travail soit renouvelé», a expliqué Mme Dlamini.

Même si elles comptent des avocats qualifiés parmi leurs membres, les organisations qui proposent des conseils juridiques aux femmes séropositives doivent confier les dossiers à des avocats du secteur privé ou du gouvernement, seuls habilités à comparaître devant une cour, a expliqué Mme Dlamini.

«Il est difficile de trouver des avocats pour traiter l’ensemble des cas, il n’y a que quelques avocats avec lesquels nous pouvons travailler», a commenté Nonhlanhla Dlamini, directrice de l’organisation nationale de défense des femmes victimes de violences, Swaziland Action Group Against Abuse.

La plupart des femmes du Swaziland ne connaît pas ses droits, une situation à laquelle WLSA est en train de remédier en organisant des ateliers régionaux fondés sur un modèle mis en place par la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/SIDA et financé par le Programme des Nations unies pour le développement.

Les ateliers permettent d’informer les participantes sur la convention des Nations unies sur l’élimination de toutes formes de discrimination contre les femmes, qui a été ratifiée en 2004 par le Swaziland. En assistant à ces ateliers, les femmes prennent connaissance des divers accords internationaux et des lois nationales édictés pour assurer leur protection.

«Avoir fait en sorte que les femmes comprennent l’engagement du gouvernement à mettre en oeuvre ces accords était une très bonne chose. Cependant, ce fut à un niveau trop abstrait comme nous l’avons constaté lorsque les femmes étaient confrontées à des problèmes urgents», a commenté Mme Dlamini.

«Par exemple, des femmes nous disaient : ‘J’ai fait le test du dépistage du VIH, ma belle-famille m’a forcée à quitter le domicile conjugal’. D’autres nous demandaient : ‘Mon mari est mort du sida, sa famille a réclamé l’intégralité de l’héritage, comment je fais vivre mes enfants?’ Il y a également des femmes séropositives qui veulent s’assurer qu’à leur mort, ce soit leurs enfants qui reçoivent leurs biens», a-t-elle indiqué.

Les femmes étant de plus en plus nombreuses à faire appel à leurs services, WLSA et d’autres organisations qui proposent une aide juridique demandent aujourd’hui l’adoption d’une nouvelle législation afin de répondre à la crise émergente. Certaines lois datent de l’époque coloniale et ne protègent pas les femmes séropositives ou ne reconnaissent pas les besoins de ces dernières.

«Ce dont nous avons besoin à l’heure actuelle, ce sont des affaires-type afin d’établir des précédents juridiques et de trouver des bailleurs de fonds pour financer ces [affaires] : nous avons besoin de précédents pour régler les problèmes d’héritage et d’emploi – pour définir combien de temps des employés séropositifs peuvent continuer à travailler, pour savoir comment ils peuvent être transférés vers d’autres postes à mesure que la maladie se développe», a souligné Mme Dlamini.

En attendant, elle a émis l’espoir que ces nouvelles lois permettent de passer progressivement «de la connaissance, puis du renforcement des capacités [des femmes], à l’action».

[FIN]




 
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