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Mardi 21 février 2006
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AFRIQUE: L’année 2005 en bref – La longue route vers l’initiative «3 fois 5»


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  Georgina Cranston/IRIN

Entre 750 000 et un million d’Africains recevaient des ARV à la fin de 2005

JOHANNESBOURG, 24 janvier (PLUSNEWS) - La campagne lancée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à proposer des traitements antirétroviraux (ARV) à trois millions de personnes vivant dans les pays en développement, d’ici fin 2005, est arrivée à échéance il y a presque un mois sans avoir atteint son objectif.

Dès le début, cet objectif a été considéré comme un défi majeur au vu de la situation financière du Fonds mondial de lutte contre le sida, d’une volonté politique floue, de la quantité de médicaments disponibles et des capacités techniques des Etats concernés.

Mais les activistes ont reconnu que cette initiative ‘3 fois 5’ a au moins représenté un objectif à atteindre, sur lequel travailler, d’autant que sur le continent africain moins de 30 000 personnes recevaient un traitement ARV en 2001.

«C’est bien d’avoir un objectif ambitieux. Cela pousse les gens à avancer, les choses changent et elles changent vite», a commenté le docteur Eric Goemaere, le responsable de la mission de Médecins sans frontières (MSF) en Afrique du Sud.

Les gouvernements africains ont commencé à proposer des traitements ARV aux personnes qui en avaient besoin en 2004 et 2005. En juin de l’année dernière, près d’un demi-million de personnes vivant en Afrique subsaharienne ont pu bénéficier de ces médicaments qui prolongent l’espérance de vie -- en une année, trois fois plus de patients ont ainsi pu suivre un traitement.

Lors d’un entretien accordé le mois dernier à PlusNews, le docteur Jim Yong Kim, qui dirige le département VIH/SIDA de l’OMS, a expliqué que des pays, que personne ne croyait capables de pouvoir élargir l’accès au traitement, étaient parvenus à atteindre leur objectif.

En 2002, nombreux étaient ceux qui pensaient que le Botswana était incapable de distribuer gratuitement des médicaments à l’ensemble des personnes ayant besoin d’une thérapie antirétrovirale. Cependant, le Botswana est le premier pays en Afrique à avoir atteint cet objectif. A l’heure actuelle, on estime à 110 000 le nombre de personnes qui bénéficient d’un traitement dans ce petit pays d’Afrique australe.

Alors qu’il n’était pas surprenant que le Sénégal, l’Ouganda et le Botswana atteignissent leur objectif avant la fin de l’année 2005, qui s’attendait à ce que le petit royaume du Swaziland parvînt à traiter 50 pour cent des personnes vivant avec le sida ?

Pourtant, en dépit des progrès accomplis, les militants de la lutte contre l’épidémie refusent de parler de franc succès.

Selon la Coalition internationale pour une préparation au traitement (ITPC), une alliance internationale regroupant plus de 600 militants, l’initiative «3 fois 5» a négligé au moins un million de personnes.

La Coalition a tiré la sonnette d’alarme et a indiqué que si les organisations en charge de la mise en œuvre de l’initiative voulaient atteindre un objectif plus audacieux dans les cinq prochaines années, une nouvelle direction, courageuse et émanant de tous les acteurs, sera nécessaire.

«Le statu quo ne nous conduira pas sur cette voie», peut-on lire sur le nouveau rapport de l’ITPC.

Le status quo

Inévitablement, les contraintes financières demeurent un frein majeur à l’accomplissement de l’objectif, notamment si l’on considère ce que représente le coût des médicaments pour les budgets des gouvernements de ces pays.

En 2005, l’OMS avait estimé que 3,8 milliards de dollars américains étaient nécessaires afin que la campagne «3 fois 5» puisse atteindre son objectif. Cependant, selon les résultats d’une étude publiés par l’ONG internationale Action Aid, il manquait deux milliards de dollars dans les caisses de l’OMS – ce qui a empêché Action Aid de respecter ses engagements.

En outre, la plupart des programmes de traitement nationaux négligent de prendre en compte les besoins des enfants. L’OMS et le programme commun des Nations unies sur le sida, Onusida, ont indiqué que 660 000 enfants dans le monde auraient dû avoir accès à des traitements ARV en 2005. Or «moins de cinq pour cent» du million de personnes qui bénéficie d’ARV dans les pays en voie de développement sont des enfants.

Le manque de personnel est, dans beaucoup de pays, une entrave à l’accès universel au traitement. Ainsi, 100 000 travailleurs sanitaires formés seraient nécessaires pour gérer les programmes nationaux, dont le nombre ne cesse de croître, ont expliqué l’OMS et l’Onusida.

Par exemple, l’Afrique du Sud a été confrontée à une «grande pénurie de main d’œuvre» et s’est battue pour venir à bout d’un sévère manque d’infirmières, a déclaré à PlusNews Fatima Hassan, une avocate travaillant au sein du Projet sud-africain pour une loi en matière de sida.

Le docteur Jim Yong Kim de l’OMS a reconnu que les deux nations qui affichaient des taux de prévalence du VIH/SIDA les plus élevés du continent africain, l’Afrique du Sud et le Nigeria, avaient montré des résultats décevants. Ces pays, a-t-il dit, disposent d’infrastructures mais ils ont été confrontés à d’autres difficultés.

Fatima Hassan, une des auteurs du rapport de l’ITPC, a été plus directe, déclarant que la lenteur à laquelle l’Afrique du Sud avait délivré des ARV était due à un manque de volonté politique et de direction «auquel s’ajoute la dénégation [du problème] et un flirt avec la pseudoscience.»

Selon ITPC, la ministre de la Santé Manto Tshabalala-Msimang a crée une dichotomie erronée entre nutrition et VIH/SIDA, en tenant des propos ambigus sur le lien entre nutrition et VIH. Elle a en outre refusé de sanctionner des personnes liées au mouvement négationniste du sida.

En août 2005, quelque 70 000 Sud-Africains bénéficiaient d’un traitement ARV alors que le nombre de personnes nécessitant d’un traitement était évalué entre 500 000 et 700 000.

«Avec la volonté politique nécessaire et une direction affirmée, ces obstacles peuvent être surmontés», a souligné Fatima Hassan.

Au Nigeria, peu de personnes ont accès aux médicaments en raison de la l’inégale répartition des centres de traitement, mis en place avec beaucoup de retard. Le nombre de centres de traitement devait passer de 25 à 100 en 2002, mais l’objectif n’a pas été atteint. Les ARV pédiatriques n’ont été disponibles qu’au début de l’année 2005 – mais pas pour tout le monde ni dans toutes les structures de santé. La bataille pour les médicaments a provoqué des pénuries et des interruptions de traitement.

Toujours, la plupart des Nigérians vivant avec le sida et inscrits au programme gouvernemental ont été confrontés à un obstacle majeur: le coût des médicaments et de la prise en charge (examens biologiques, consultations, transport…).

Selon une nouvelle étude menée par MSF, le coût des médicaments, gratuits seulement depuis janvier 2006, a augmenté le risque d’échec des traitements : 44 pour cent des patients accueillis par MSF à l’hôpital général de Lagos avaient dû interrompre leur traitement à plusieurs reprises ou prendre des doses insuffisantes faute d’argent.

«La plupart des personnes séropositives n’ont pas les moyens d’acheter les ARV, c’est la raison pour laquelle elles interrompent leur traitement. Le gouvernement fédéral doit proposer un accès gratuit et une prise en charge complète», a expliqué Ibrahim Umoru, qui reçoit gratuitement des ARV dans le cadre du programme de MSF au Nigeria.

Jusqu’au mois dernier, les personnes qui bénéficiaient de ces traitements subventionnés par le gouvernement se les procuraient au prix de 1 000 Nairas (huit dollars) par mois. Cependant, après d’intenses actions de lobbying menées par les activistes et des partenaires internationaux, le ministère de la Santé a annoncé la suspension de cette contribution mensuelle.

Une semaine plus tard, le gouvernement projetait de multiplier par deux le nombre de centres de distribution d’ARV afin d’atteindre l’objectif de fournir des médicaments ARV à 250 000 personnes d’ici le mois de juin 2006 -- en novembre 2005, entre 40 et 50 000 personnes avaient accès au traitement au Nigeria.

Au delà de trois fois cinq ?

Selon le docteur Jim Yong Kim, «si ces pays arrivent à élargir l’accès au traitement comme ils l’ont annoncé, et s’ils le font d’ici la fin de l’année prochaine, trois millions de personnes auront accès aux ARV avant la fin de l’année 2006.»

Fatima Hassan a admis que l’initiative «3 fois 5» était un «bon point de départ parce qu’elle avait mis beaucoup de gouvernements sur la sellette. Maintenant, les gouvernements sont soumis à une pression sociale et morale qui leur fait prendre conscience de leurs responsabilités.»

«La campagne a permis de mettre en place des programmes de traitement dans des pays d’Afrique, d’obtenir des ARV à des prix préférentiels et de rendre les tests de laboratoire moins chers. Il ne s’agit donc pas d’un échec total, cela a crée une dynamique», a-t-elle ajouté.

Maintenant, un nouveau défi se pose: les gouvernements nationaux arriveront-ils à maintenir cette dynamique, une fois retombé le battage publicitaire ?

La prévention, la nouvelle frontière

Selon le docteur Jim Yong Kim, l’énergie des partenaires et des Etats doit désormais se concentrer sur la prévention, mise de côté quand il s’est s’agit de courir vers les traitements.

Le rapport, très attendu, d’évaluation de la campagne soulignera vraisemblablement qu’entre 750 000 et un million d’Africains recevaient des ARV à la fin de 2005. Mais il révèlera surtout que cette année-là, environ 3,2 millions de nouvelles infections au VIH/SIDA ont été enregistrées dans la région.

«Certes, notre optimisme est plutôt réservé en ce qui concerne les progrès accomplis dans le domaine de l’accès au traitement», a déclaré à PlusNews Mark Stirling, le responsable du programme commun des Nations unies sur le sida, Onusida, pour l’Afrique de l’est et australe. «Mais nous pourrions, à coup sûr, en faire davantage dans le domaine de la prévention afin de prendre de l’avance dans la lutte contre la pandémie.»

[FIN]




 
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