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SÉNÉGAL: La fiction, un outil ludique de sensibilisation sur le VIH


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



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Les films, la musique, et les artistes en général sont utiles pour relayer les messages de la lutte contre le sida

DAKAR, 23 novembre (PLUSNEWS) - «J’espère que tu mets des préservatifs!», lance une jeune fille à son amie Sophie, l’héroïne de ‘M’barane’, un téléfilm sénégalais, en lui tendant un préservatif. «Non, ce n’est pas à la fille de faire la démarche», tranche cette dernière en déclinant l’offre.

Ce film, qui raconte l’histoire d’une jeune Sénégalaise infectée au VIH après avoir négligé de se protéger lors de ses aventures sexuelles, est l’une des productions vidéo locales diffusées chaque mardi depuis plusieurs mois par une chaîne de télévision sénégalaise -- et dont les copies s’arrachent auprès des marchands ambulants de Dakar, la capitale.

Entre diffusion de messages de prévention et récit de la vie quotidienne sénégalaise, ces films appelés «théâtres» - parce qu'ils sont réalisés par d'anciennes troupes théâtrales reconverties - remportent un large succès auprès de l’ensemble de la population, selon Pape Demba N'Diaye, directeur de la troupe Daray Kocc, l'une des plus populaires du pays.

«Les autres programmes télévisés sont regardés par les hommes ou les femmes, les jeunes ou les vieux. Le théâtre en revanche touche tout le monde», a affirmé M. Demba N’Diaye.

Ces films, généralement des drames entrecoupés de scènes de comédie, interprétés en langue wolof – la langue la plus utilisée au Sénégal - permettent en outre aux populations les moins éduquées, qui n’ont pas forcément accès à d’autres sources d’information, de se renseigner sur l’épidémie, selon des responsables de la lutte contre le sida.

Pour cela, la production cinématographique sénégalaise peut constituer un renfort de taille dans la lutte contre le VIH/SIDA, a dit Kathy Cissé Wone, adjointe au secrétaire exécutif du Comité national de lutte contre le Sida (CNLS), car «l'expression théâtrale est très importante au Sénégal».

Partant de ce constat, le CNLS a décidé de financer certaines productions et prépare un plan de communication qui intégrera plus largement les films. «Nous devons renforcer notre partenariat avec ceux qui font des films», a estimé Mme Cissé Wone.

«M'barane», le film du réalisateur Assane Diagne, fait partie des films financés par le CNLS en 2004. Le m'barane est une pratique répandue au Sénégal : elle consiste pour une jeune fille à accepter les cadeaux et les avances de plusieurs prétendants.

Les thèmes évoqués sont la fidélité, mais également l'usage du préservatif, la nécessité de faire le test de dépistage du VIH ou encore les traitements contre le sida. Dans un long monologue final, Sophie, l’héroïne du film de M. Diagne, explique que grâce aux médicaments antirétroviraux (ARV), il est désormais possible de vivre avec le sida.

La troupe Daray Kocc a également produit un film, sur fonds propres, intitulé «Soutoura» (le test prénuptial), racontant l'histoire d'un homme qui, parce qu'il est dépisté positif au VIH, pense que le mariage n'est plus possible et l'annonce à sa future femme.

«Nous avons voulu montrer la nécessité pour les futurs conjoints de faire le test avant le mariage pour ne pas contaminer l'autre», a expliqué M. N'diaye de Daray Kocc, qui a délibérément choisi de traiter le problème sous l'angle de la prévention.

Kathy Cissé Wone s’est réjouie des messages envoyés à travers les films. «C'est très positif que les films insistent sur la promotion du dépistage volontaire et sur le soutien aux personnes vivant avec le virus».

«On doit amener les gens à connaître leur statut sérologique, ce qui est encore un tabou au Sénégal. Les gens doivent également savoir que les médicaments sont disponibles et qu'ils fonctionnent», a-t-elle dit.

Provoquer le débat

Lors d’une projection avec des amis, Diatou, une téléspectatrice assidue de 23 ans qui avait déjà vu trois fois le film «M'barane», a déclaré que le m'barane était une «mauvaise pratique» qui s'apparentait à de la prostitution, provoquant de vives réactions parmi ses amis.

Alors que pour Diatou, l'abstinence est la meilleure arme pour éviter l'infection au VIH, Brahim, 22 ans, a estimé qu'il suffisait de se protéger, un débat salutaire que les cinéastes provoquent délibérément.

Ainsi, Assane Diagne s’est dit satisfait de l'accueil reçu par son film depuis sa sortie en décembre dernier. «Le message est passé car les gens se sont identifiés aux acteurs», a-t-il analysé.

Le réalisateur a dit avoir d'autres projets en tête liés au sida, autour des thèmes de la toxicomanie, des ‘filles-mères’, des chauffeurs routiers, des populations généralement considérées comme à risque dans la transmission du VIH, et que M. Diagne voudrait toucher.

Des initiatives que le CNLS encourage, tout en se voulant exigeant vis-à-vis des réalisateurs avec lesquels il travaille.

«Même si ce n'est pas facile de demander ça à des artistes, nous voulons contrôler le message véhiculé, nous y faisons très attention quitte à demander à couper des passages», a expliqué Mme Cissé Wone.

Une précaution rendue nécessaire, selon elle, par le fait que «certains messages peuvent nous faire revenir dix ans en arrière, surtout étant donné l'énorme succès populaire de ces productions».

Pour le film M'barane, le CNLS a par exemple insisté pour qu'Assane Diagne ajoute la séquence dans laquelle on voit Sophie prendre ses ARV et expliquer à une amie qu'on peut très bien vivre avec la maladie.

Taphaa N'Daw, directeur de la troupe Xew Xewoudia basée à Dakar, a déjà tourné des productions locales mais pas encore sur le thème du sida, un sujet qui l’inspire, a-t-il dit.

«On a des projets de scénario sur le sida, notamment sur le sida en entreprise», a expliqué M. N’Daw avant de préciser qu'il «aimerait raconter l'histoire d'une personne atteinte du sida et qui à cause de ça est rejetée dans son travail».

«Le message que l'on voudrait véhiculer c'est de dire que ce n'est pas parce qu'une personne est séropositive qu'il faut la fuir», a-t-il ajouté. «On veut montrer aux gens comment le virus s'attrape et surtout comment il ne s'attrape pas. On a pour mission d'éduquer les spectateurs».

Au-delà des films, Mme Cissé Wone a dit vouloir également élargir les efforts du CNLS en matière culturelle à d’autres formes d’expression artistique.

«Les films, la musique, et les artistes en général sont utiles pour relayer les messages de la lutte contre le sida», a-t-elle conclu.

[FIN]




 
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