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Samedi 16 décembre 2006
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KENYA-SOUDAN: L'angoisse du retour pour les réfugiés soudanais séropositifs


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  UNICEF

Les réfugiés soudanais ont été sensibilisés au VIH/SIDA avant d'être rapatriés par le HCR

KAKUMA, 25 avril (PLUSNEWS) - Après avoir été recensés, des milliers de Soudanais réfugiés dans le camp de Kakuma, dans le nord du Kenya, vont être rapatriés vers le Sud Soudan, leur région d'origine.

James Nhial Diew, un jeune Soudanais de 16 ans, est arrivé à Kakuma en 2004. Très excité à l'idée de rentrer dans son pays, il redoute néanmoins de révéler sa séropositivité à sa famille.

Il pense avoir le courage de le faire, une fois rentré au Soudan. «[Ma famille m'a] juste dit que j'étais malade et que je devais rentrer à la maison où je pourrai être soigné», a-t-il dit.

Bien que le taux de prévalence du VIH/SIDA parmi les réfugiés soit bas, la communauté soudanaise craint que le retour des réfugiés entraîne une propagation de l'épidémie du VIH/SIDA dans la région.

«Je compatis avec les personnes séropositives qui rentrent au Sud Soudan», a dit John Wichyual Reath, secrétaire de la communauté Nuer, l'un des grands peuples du Sud Soudan. «Dans certaines régions, les gens pensent même que tous les réfugiés rapatriés sont séropositifs. Que va-t-il se passer lorsqu'ils rencontreront une personne vraiment séropositive?».

Contrairement aux réfugiés qui ont été sensibilisés sur le VIH/SIDA, la prévention du virus et les soins, la population du Sud Soudan est très peu informée sur l'épidémie.

Les résultats d'une enquête menée en 2005 par le Programme national soudanais de contrôle du sida et des agences des Nations unies ont révélé que moins de 10 pour cent des jeunes soudanais savaient comment se protéger contre le virus et étaient familiarisés avec l'utilisation du préservatif.

Les travailleurs sanitaires basés dans le camp, qui abrite quelque 71 000 réfugiés, ont confirmé que les réfugiés récemment arrivés au camp étaient peu sensibilisés au VIH/SIDA.

«Lorsque nous comparons les connaissances des réfugiés qui viennent d'arriver du Soudan à celles des réfugiés qui se trouvent dans le camp depuis 1992, nous nous rendons compte que les habitants du Soudan connaissent très peu de choses sur le VIH/SIDA», a déclaré Charles Ogosi, responsable de la santé reproductive auprès de l'International Rescue Committee à Kakuma.

«Le VIH/SIDA est déjà présent [dans la région] et ce n'est la faute de personne», a affirmé Ben Parker, porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) pour le Sud Soudan.

Informer les réfugiés avant leur rapatriement

Les agences des Nations unies et les ONG ont multiplié les efforts pour sensibiliser au VIH/SIDA les réfugiés avant qu'ils ne soient rapatriés.

Des séances de formation ont été mises en place, afin de «sensibiliser les réfugiés qui vont être rapatriés sur les méthodes de prévention du VIH pour qu'ils puissent se protéger et assister les personnes restées au Sud Soudan», a expliqué Emmanuel Nyabera, porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), depuis Nairobi, la capitale du Kenya.

«Nous voulons que les réfugiés servent d'outil d'information pour les Sud Soudanais», a-t-il ajouté.

Ben Parker a indiqué que les personnes séropositives des villes de Yambio et de Yei, situées au Sud Soudan, étaient sensibilisées au VIH/SIDA et «essayaient d'aller au-delà du problème de la stigmatisation.»

Les agences qui travaillent avec les réfugiés dans les camps font de leur mieux pour préparer les réfugiés à la vie qui les attend dans leur pays d'origine, a expliqué Makonen Tesfaya, le responsable de programme auprès du HCR à Kakuma.

«Avant leur départ, nous leur distribuons des préservatifs, nous les informons sur les différents moyens de prévention et nous leur conseillons, avant tout, de se rendre dans nos services sanitaires situés de l'autre coté [de la frontière, au Soudan]», a-t-il souligné.

Emmanuel Nyabera a indiqué que le HCR exhortait les réfugiés séropositifs à attendre d'être sûrs que les médicaments antirétroviraux (ARV) soient disponibles dans leurs villes et villages d'origine avant de quitter le camp.

«Des ARV sont disponibles à Juba, Yei et Kajo Keiji. Nous faisons de notre mieux pour étendre ces services», a-t-il conclu.

[FIN]




 
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