ANGOLA: Près de 3 pour cent des femmes enceintes sont séropositives
[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]
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L’Angola disposerait d’une situation favorable lui permettant de lutter contre la propagation de l’épidémie
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LUANDA, 3 décembre (PLUSNEWS) - Une étude nationale récente révèle que le taux de prévalence du VIH chez les femmes enceintes en Angola est de 2,8 pour cent, soit la moitié du taux annoncé en 2002.
Selon un rapport du ministère de la Santé portant sur les 18 provinces de l’Angola, les taux de prévalence les plus élevés sont enregistrés dans le sud, à Nene (neuf pour cent) et Cuadro Cubature (quatre pour cent), près de la frontière avec la Namibie.
"Les provinces frontalières des pays ayant un taux de prévalence élevé -- la Namibie, par exemple -- ont les taux de séroprévalence les plus élevés, alors que celles épargnées par les effets de la guerre présentent le taux est plus faible," a indiqué le ministre de la Santé, Jose Van Dunem, lors du lancement de l’étude nationale sur la séroprévalence chez les femmes enceintes.
L’étude révèle aussi que Kuanza Sul, sur la côte, et Bie, au centre, ont un taux de prévalence de 0,7 pour cent, Benguela ayant un taux légèrement plus élevé, avec 0,9 pour cent. Dans la province de Luanda, qui englobe la capitale de l’Angola, le taux de prévalence est estimé à 3,2 pour cent.
Ce sont les toutes récentes statistiques officielles sur la propagation de l’épidémie en Angola depuis la publication en 2002 d’une étude qui estimait le taux d’infection à 5,5 pour cent.
"C’est une très bonne nouvelle, mais nous devons poursuivre sans relâche notre programme de prévention, de conseil et de dépistage," a indiqué à PlusNews Jose Caetano, le porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Van Dunem a également mis en garde contre une interprétation trop optimiste de ces statistiques, précisant que ces données ne doivent être considérées que comme des "éléments de référence".
Selon lui, l’Angola dispose d’une situation favorable lui permettant de lutter contre la propagation de l’épidémie qui a fait tant de morts parmi la population de certains pays de la région.
"Saisissons cette opportunité et en faisons-en bon usage. Le monde nous regarde. Puisque nous avons pu rétablir la paix dans notre pays, je pense que nous serons en mesure de lutter contre le sida," a t-il dit.
Près d’un million de personnes sont mortes pendant les 27 années de guerre en Angola et plus d’un million d’autres ont été déplacées à l’intérieur du pays ou se sont réfugiées dans les pays voisins.
A en croire les autorités sanitaires du pays, le conflit a paradoxalement permis de juguler la propagation du VIH en limitant les déplacements. Mais à partir de 2002, une fois la guerre terminée, les populations ont retrouvé leur liberté de mouvement, ce qui peut expliquer l’augmentation du taux d’infection.
"Nous n’avons pas d’autre choix. Gouvernement, société civile, clergé, média, personnes vivant avec le sida, unissons nos efforts pour infléchir la courbe de cette épidémie," a indiqué Van Dunem.
Il également précisé que toutes les personnes déjà infectées par le virus pouvaient bénéficier d’un traitement antirétroviral gratuit offert par le gouvernement.
"Ce traitement est gratuit et tout le monde peut en bénéficier. Nous n’oublions pas que six pour cent de notre population vivent en dessous du seuil de pauvreté. Nous ne pouvions adopter une autre politique," a t-il fait remarquer.
Même si les personnes séropositives doivent pour l’instant se rendre jusqu’à Luanda pour recevoir leur traitement, il est prévu d’ouvrir trois nouveaux centres : dans la province de Huila pour le sud de l’Angola, à Huambo pour la région centre et à Malanje pour les régions nord et est du pays.
"Nous ne disposons pas d’un nombre suffisant de laboratoires et de techniciens. Faisons donc un bon usage de nos ressources afin de couvrir l’ensemble du pays," a conclu Van Dunem.
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