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BURKINA FASO: Un plan de lutte contre le sida pour 2010 ambitieux... mais coûteux


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  UNAIDS

Le président Blaise Compaoré s’est engagé aux côtés des personnes vivant avec le virus au Burkina, un pays très vulnérable

OUAGADOUGOU, 4 juillet (PLUSNEWS) - Le Burkina Faso espère multiplier par sept d’ici 2010 le nombre de personnes qui, infectées au VIH, pourront bénéficier d’un traitement antirétroviral, ont dit les autorités en présentant leur plan stratégique de lutte pour 2006-2010.

Actuellement, près de 5 000 patients reçoivent ce traitement qui prolonge et améliore la vie des personnes vivant avec le VIH, sur les 45 000 qui en auraient besoin, a estimé Joseph André Tiendrébéogo, secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS).

“Nous pensons atteindre 10 000 personnes d’ici la fin de l’année”, a dit Tiendrébéogo à PlusNews, précisant que cet objectif était devenu possible grâce, notamment, à des financements du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et de la Banque mondiale.

Le traitement ARV subventionné coûte actuellement au patient 5 000 francs CFA (environ 10 dollars) par mois.

L’objectif du plan stratégique 2006-2010, présenté en fin de semaine dernière à Ouagadougou, est désormais que 35 000 personnes puissent profiter des traitements, soit environ 80 pour cent des personnes qui en ont besoin, a dit le CNLS.

Outre l’élargissement de l’accès aux ARV, qui suppose l’augmentation du nombre de structures de prise en charge et la formation du personnel médical, le plan du gouvernement prévoit d’intensifier les efforts de sensibilisation des populations sur le VIH/SIDA.

Pour le président burkinabè Blaise Compaoré, qui dirige le CNLS, il s’agit également de mettre l’accent sur les groupes vulnérables, parmi lesquels les orphelins du sida, et de renforcer l’assistance aux familles des personnes séropositives.

A travers l’Afrique, a dit Compaoré, “il y a une vigilance permanente contre la pandémie. Nous devons rester fortement impliqués pour éradiquer le virus, parce que d’importants défis nous attendent, même si les résultats actuels nous donnent des raisons d’espérer”.

Le prix à payer pour lutter contre le VIH

Le coût du plan 2006-2010 a été estimé par le gouvernement à plus de 290 millions de dollars sur cinq ans, soit une augmentation annuelle de 30 millions de dollars par rapport au précédent plan 2001-2005.

“Il y a des fonds disponibles mais ils ne représentent pour l’instant que 10 à 15 pour cent de du budget présenté par le gouvernement”, a dit à PlusNews Mamadou Lamine Sakho, directeur du Programme conjoint des Nations unies sur le sida, l’Onusida, au Burkina Faso.

Ces financements proviennent du Fonds mondial, qui a approuvé en 2003 une subvention de près de 20 millions de dollars sur quatre ans, de la Banque mondiale à hauteur de 27 millions de dollars et de bailleurs de fonds bilatéraux, parmi lesquels la France.

“Il faut que le budget soit réaliste pour pouvoir mobiliser les bailleurs de fonds”, a dit Sakho.

Le soutien des bailleurs de fonds sera sollicité aux alentours du mois d’octobre, lors d’une table ronde organisée par le gouvernement, a dit Tiendrébéogo.

Le plan 2006-2010 prévoit d’ouvrir des centres de dépistage et de prise en charge dans les villes secondaires, voire dans les villages, alors qu’ils sont pour l’instant limités essentiellement aux grandes villes, a souligné Tiendrébéogo.

Il faut aussi former davantage de personnel, a estimé Sakho. Selon lui, la pénurie de médecins dans le pays implique que les autres catégories d’agents de santé, tels que les sage-femmes et les infirmières, devraient être capables de prendre en charge les personnes vivant avec le VIH.

Selon Sakho, dans certaines zones rurales, il y a un médecin pour environ 200 000 habitants.

Selon lui, le pays devrait continuer à se concentrer sur la prévention et impliquer davantage le secteur privé et la société civile, une priorité pour 2006-2010.

Ce plan 2006-2010 prône le renforcement de l’assistance économique aux familles des personnes vivant avec le VIH, à travers des activités génératrices de revenus et l’assistance aux familles vulnérables, selon Tiendrébéogo.

Les autorités veulent également renforcer la promotion du préservatif féminin, par des programmes de sensibilisation et une large distribution y compris dans les centres de planning familial, dans les pharmacies, et via les associations de femmes.

Le taux d’infection au VIH a baissé ces dernières années au Burkina Faso, passant de 6,5 pour cent en 2001 à 4,2 pour cent fin 2003, selon l’Onusida.

Mais il faut rester prudent face à ces statistiques, a averti Sakho, de l’Onusida, estimant que ces chiffres “peuvent être dangereux” car ils entraînent un relâchement de l’attention face à l’épidémie.

Par ailleurs, quelque 365 000 personnes, principalement des Burkinabè installés en Côte d’Ivoire, ont quitté ce pays voisin déchiré par une guerre civile depuis septembre 2002, pour rentrer au Burkina Faso.

La Côte d’Ivoire, avec un taux de prévalence officiel de sept pour cent --sous-estimé selon de nombreuses agences humanitaires- est l’un des pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés par l’épidémie.

[FIN]




 
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