Pour une prise de conscience des violences contre les enfants liées au sida -- NU

AFRIQUE DE L OUEST: Pour une prise de conscience des violences contre les enfants liées au sida -- NU

BAMAKO, 25 mai 2005 (PLUSNEWS) - Les discriminations envers les enfants infectés par le VIH/SIDA en Afrique de l'Ouest et du Centre sont autant de violences qui s'exercent sur des individus qu'il faut protéger en renforçant les lois et les campagnes de sensibilisation au sein des familles, selon les recommandations finales des 200 participants à la consultation régionale des Nations Unies qui prenait fin mercredi.

Afin de limiter les violences contre les enfants vivant avec le virus ou dans des communautés particulièrement affectées par la pandémie, les experts ont dit souhaiter «que les actions légales pour arrêter et prévenir les violences sexuelles sur les enfants très jeunes soient renforcées, notamment dans les pays en situation de post-conflit et au sein des communautés vulnérables (et en particulier au sein des institutions)».

Ils ont en outre souligné le nécessaire «renforcement des moyens dont disposent les familles pour protéger et prendre en charge les orphelins et les enfants vulnérables», ainsi que la «mise en évidence des violences psychiques faites aux enfants affectés» (marginalisation des familles, stigmatisation des enfants).

Ces mesures pourront être mises en oeuvre grâce à l'augmentation de la part du budget national allouée aux programmes de protection des enfants victimes de violences, une autre des recommandations faites par les participants réunis mardi et mercredi dans la capitale malienne.

Outre les violences liées au VIH/SIDA, cette consultation a abordé les questions des violences contre les enfants dans les familles, dans les communautés et dans les situations de conflits, mais également dans les écoles, les institutions et les lieux de travail.

Ces recommandations générales, et le suivi de leur application, seront intégrées dans l'étude qui sera soumise à l'attention de l'Assemblée générale des Nations Unies à partir d'août 2006, selon Paulo Sergio Pinheiro, l'expert indépendant nommé par le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, en juillet 2003 dans le cadre d'une réflexion de l'ONU sur la manière de combattre toute forme d'agression contre les enfants dans l'ensemble des 194 pays-membres.

«En évoquant ces sujets tabous que sont pour la plupart des Etats, notamment africains, les violences sexuelles, le VIH/SIDA, les châtiments corporels, les préservatifs ou les orientations sexuelles, nous ouvrons la voie aux organisations non-gouvernementales et on oeuvre pour une transparence entre les acteurs», a dit Pinheiro à PlusNews lors de l'ouverture, mardi, de la consultation régionale de Bamako.

«On ne va pas fermer les yeux sur ces sujets et pour nous, cela signifie déjà que nous bousculons les Etats», a estimé Pinheiro. «L'étude sera complète et ne sera pas censurée, nous irons le plus loin possible.»

La rencontre des 24 et 25 mai au Mali a abordé les questions liées aux violences contre les enfants en Afrique de l'Ouest et du centre, une région très affectée par la pandémie de VIH/SIDA et les situations de conflits et de post-conflits, mais également par les effets de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/SIDA.

«Les défis à relever sont énormes, d'autant plus que le nombre d'enfants et de familles touchés par le VIH/SIDA en Afrique de l'Ouest et du Centre ne va cesser d'augmenter dans la décennie à venir", selon le rapport des Nations Unies qui a été soumis à l'attention des 200 participants à cette rencontre inédite, la première organisée par l'ONU sur ce thème, largement ignoré par les Etats.

"Le pourcentage d'orphelins dû au VIH/SIDA devrait passer d'ici 2010 de 18 à 40 pour cent au Nigeria et de 34 à 42 pour cent en République démocratique du Congo", a dit le rapport, qui souligne la nécessité de lutter contre les discriminations sur les enfants et les adolescents vivant avec le sida ou affectés par la pandémie après la mort de l'un ou de leurs deux parents.

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