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Mardi 15 novembre 2005
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AFRIQUE DU SUD: Les hommes, mauvais élèves du dépistage du VIH


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  IRIN

Le projet Imbizo propose aux hommes des services de dépistage du VIH dans un environnement entièrement masculin

JOHANNESBOURG, 27 juillet (PLUSNEWS) - Les hommes prêts à se soumettre à un test de dépistage du VIH et à soutenir leur femme enceinte séropositive dans le cadre du programme de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant constituent presque des cas exceptionnels en Afrique du Sud, selon plusieurs études.

Dans le bâtiment vétuste des infirmières de l’hôpital Chris Hani Baragwanath, à Soweto, le plus grand quartier populaire du pays situé aux portes de la capitale Johannesbourg, la majorité des patients de l’unité de recherche périnatale sur le VIH (PHRU), ou de sa branche spécialisée dans le soutien psychologique, HIVSA, est composée de femmes.

D’après les statistiques recueillies par plusieurs chercheurs, les hommes ne constituent que 21 pour cent des personnes qui reçoivent les services de conseil et de dépistage volontaire en Afrique du Sud.

Selon les propres termes du docteur François Venter, de l’unité de recherche sur la santé reproductive (RHRU) de l’hôpital, il est « sacrément facile de trouver des femmes », car elles sont plus susceptibles d’avoir accès aux services de santé et de se faire dépister au VIH, particulièrement durant leur grossesse.

Les femmes se rendent en consultations médicales, notamment prénatales, là où la majorité des tests de dépistage du VIH sont effectués. Les hommes, à l’inverse, trouvent que les services de santé sont des lieux « inamicaux ».

Il était déjà difficile de trouver des hommes acceptant de se faire dépister, mais les hommes qui accompagnent leur femme enceinte lors de ses consultations prénatales ou qui acceptent d’être dépistés en tant que couple sont encore moins nombreux.

Une étude communautaire menée à Soweto par l’organisation internationale ‘Population council’ a révélé que 62 pour cent des hommes interrogés ont encouragé leur partenaire à se rendre en consultation prénatale durant la dernière grossesse.

Mais seulement 37 pour cent les ont accompagnées à cette occasion. « Une proportion encore plus faible d’hommes » a accepté d’être dépisté en tant que couple, a souligné Prudence Ditlopo du Population council.

Pourtant, toutes les études ont montré que quand les hommes jouent réellement un rôle dans le processus de dépistage et de conseil volontaire, les deux parties en bénéficient.

Les femmes sont susceptibles de recevoir de la Nevirapine -- le traitement antirétroviral (ARV) utilisé pour prévenir la transmission du virus à l’enfant- dans le cadre du suivi médical de la grossesse.

Elles évitent d’allaiter leur enfant, qui augmente les risques de transmission du virus, et utilisent des préservatifs, tandis que les hommes accèdent plus rapidement aux traitements antirétroviraux.

Pour essayer de comprendre pourquoi les hommes utilisent si peu les services de conseil et de dépistage volontaire ou participent si peu à la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant, Andrew Levack de l’université de Washington aux Etats-Unis s’est rendu à Soweto pour interroger les habitants, hommes et femmes, dans le cadre de ses recherches.

La peur de connaître son statut et la stigmatisation demeurent les principaux obstacles, a conclu Levack.

A Soweto, le dépistage volontaire a très vite été associé à la mort, dans la mesure où dans la plupart des cas, les personnes infectées au VIH ne se soumettent au test que lorsqu’elles développent les symptômes du sida ou qu’elles sont vraiment malades.

Mais les hommes se sont montrés plus effrayés du sida que de la mort, a noté Levack.

« Parce que nous avons connu la guerre, nous n’avons pas peur de la mort, je dirais plus exactement que nous avons peur de mourir lentement, on préfère mourir vite », a dit l’un des hommes interrogés.

Plus les hommes ont des partenaires sexuels multiples ou des comportements sexuels à haut risque, plus ils sont réticents à se faire tester. « Ceux qui en auraient le plus besoin refusent de se faire dépister », a résumé Levack.

L’une des autres raisons invoquées par les hommes pour justifier leur réticence face au dépistage est qu’ils ne voient pas l’intérêt de connaître leur statut sérologique.

Ce statut est souvent perçu comme un fardeau car s’il se révèle positif, il oblige les hommes à envisager de changer leur style de vie, à arrêter d’avoir des relations sexuelles non protégées, de boire et de fumer.

Rendre les ARV gratuits ne constitue pas une motivation suffisante à leurs yeux pour aller se faire dépister, dans la mesure où de nombreuses personnes savent que ce traitement qui prolonge et améliore la vie des personnes vivant avec le VIH ne soigne pas le sida, a constaté Levack.

Selon le programme commun des Nations unies sur le sida, Onusida, 5,3 millions de personnes vivaient avec le VIH en Afrique du Sud fin 2003, ce qui fait de ce pays le deuxième Etat le plus touché par le virus en nombre de personnes infectées après l’Inde.

Des statistiques contestées, publiées au début de ce mois par le département sud-africain de la Santé, parlent même de 6,5 millions de personnes séropositives.

L’Onusida a estimé le taux de prévalence du VIH au sein de la tranche d’âge des 15-49 ans à 21,5 pour cent.

Le dépistage du VIH « par procuration »

Ces chiffres rendent d’autant plus surprenant le fait que la plupart des hommes ayant participé à l’étude ne se sentent pas vulnérables à l’infection au VIH, a commenté Levack.

« Le problème c’est que je n’arrive pas à croire que cela puisse m’arriver [d’être infecté au VIH] », a expliqué un participant de Mdeni, un quartier de Soweto. « L’autre jour j’écoutais la radio chaque fois qu’ils parlaient du sida ça m’ennuyait et je changeais de station. Je ne crois tout simplement pas que ça pourrait m’arriver ».

L’étude réalisée par Levack a aussi montré que les hommes faisaient le test « par procuration » en utilisant le statut sérologique de leur partenaire comme indicateur du leur. Les femmes ont conforté cette pratique en pensant qu’elles doivent être les premières à se faire tester, pour leur partenaire.

Levack a recommandé le lancement d’une large campagne communautaire ciblant les hommes avec des messages tels que « mon statut [sérologique] n’est pas celui de ma partenaire ».

D’après les réponses données par les hommes dans le cadre de l’étude, il ressort que les hommes estiment que leur rôle dans la société n’est pas de prendre soin de leur santé et donc de chercher de tels services, qui sont traditionnellement perçus comme du domaine des femmes.

Les participants ont aussi souligné qu’on leur a appris que les hommes devaient cacher leurs émotions et ne pas demander d’aide, ce qui leur rendait difficile le fait de devoir demander un soutien lorsqu’ils vivaient avec le VIH.

Mais Levack a souligné que lorsque les hommes allaient se faire dépister, c’est parce qu’ils avaient été influencés par leur partenaire ou par des amis, parce qu’ils étaient croyants ou qu’ils connaissaient quelqu’un vivant avec le virus.

Dans certains cas, ils faisaient le test uniquement pour avoir « l’esprit tranquille », a constaté Levack.

Ce dernier a appelé à augmenter le nombre de structures offrant des services de conseil et de dépistage volontaire du VIH réservés aux hommes pour encourager davantage d’hommes à s’y rendre.

Pourtant, Bernard Nhlapo, coordinateur du projet Imbizo de HIVSA pour la santé des hommes, a estimé que de tels services réservés aux hommes ne résoudraient pas le problème.

Les deux centres d’Imbizo dans les banlieues de Kliptown et Diepkloof à Soweto offrent des services de conseils en matière de santé, de dépistage du VIH et d’autres services dans un milieu uniquement masculin, mais la stigmatisation pousse toujours les hommes à se détourner de ces services.

Lorsque les deux premiers centres ont ouvert cette année, « c’était vraiment déprimant de rester assis ici toute la journée sans voir personne venir », a dit Nhlapo, et même si peu à peu les cliniques ont attiré quelques patients, « l’affluence est toujours très limitée ».

Dean Peacock, responsable du programme « Partenaires avec les hommes » de l’organisation internationale Engender Health en Afrique du Sud, a suggéré que les travailleurs de la santé « travaillent hors des quatre murs de la clinique ».

« Nous ne demandons pas la réorganisation complète du système de santé, mais seulement des petites choses qui ne coûtent pas cher, telles que des messages, des affiches, des pamphlets, qui ont pour cible les hommes », a dit Peacock.

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