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Mardi 1 novembre 2005
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SÉNÉGAL: Limiter les coûts de la prise en charge du VIH/SIDA


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



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Accompagner la décentralisation avec des tests moins chers

DAKAR, 10 juin (PLUSNEWS) - Pour accompagner les politiques de gratuité de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA et de décentralisation des soins, le Sénégal a opté pour des techniques alternatives permettant de réduire le coût des examens cliniques nécessaires au démarrage et au suivi d’un traitement antirétroviral (ARV).

«Les examens cliniques coûtent très cher à l’Etat si les techniques de référence sont utilisées», a dit à PlusNews Pape Alassane Diaw, assistant du laboratoire de bactériologie-virologie de référence du professeur Souleymane Mboup au centre hospitalier universitaire (CHU) Aristide Le Dantec à Dakar. «C’est pour cela que nous avons décidé d’appliquer des techniques alternatives».

Depuis la mise en place de l’Initiative sénégalaise d’accès aux antirétroviraux, l’ISAARV, en 1998, certains des tests nécessaires au démarrage et au suivi d’un traitement antirétroviral, comme la numération des CD4 ou la charge virale, sont gratuits pour les patients.

La numération des lymphocites CD4 permet d’évaluer la résistance du système immunitaire et de déterminer si un patient doit être mis sous traitement, tandis que la charge virale mesure la quantité de virus contenue dans l’organisme.

Avec la décentralisation amorcée au Sénégal en 2001, ainsi que la gratuité des médicaments ARV et des tests de dépistage en vigueur depuis janvier 2004, le nombre de personnes à mettre sous traitement depuis 1998 est passé en moyenne de 20 à 150 par mois avec des disparités selon les régions, a dit Pape Salif Sow, responsable de l’ISAARV.

L’Etat consacre plusieurs millions de dollars chaque année à la lutte contre le sida. En 2004, selon Khoudia Sow, de la division des infections sexuellement transmissibles et du sida (IST/SIDA) au ministère sénégalais de la Santé, 3,5 millions de dollars ont été débloqués pour l’achat des ARV.

Afin de limiter les coûts de la prise en charge du VIH/SIDA, le Sénégal, encouragé par l’agence nationale [française] de recherche sur le sida, l’ANRS, qui dispose d’un site à Dakar, a commencé à s’intéresser il y a quelques années aux méthodes alternatives d’examens cliniques, moins onéreuses que les techniques dites de référence.

L’équipe du CHU Le Dantec, en collaboration avec l’ANRS, a évalué et adopté une méthode de numération des CD4 beaucoup moins chère que la ‘cytométrie de flux’, la technique de référence.

Le cytomètre, l’appareil utilisé pour la technique de référence, coûte entre 20 et 40 millions de francs CFA (entre 40 000 et 80 000 dollars), et même jusqu’à 80 millions de francs CFA (160 000 dollars), a dit Diaw, précisant que le test coûtait alors à la structure de prise en charge 7 000 francs CFA (14 dollars) par patient.

«Nous ne pouvons pas demander aux hôpitaux régionaux de se munir d’un appareil qui coûte des milliers de dollars et d’offrir ses services gratuitement à uniquement deux ou trois personnes par jour», a expliqué Diaw.

Le nombre de sites de traitement est passé de quatre en 1998 à 27 en 2005. Depuis février, les 11 régions administratives du pays disposent d’au moins un site.

Le Sénégal a alors adopté la méthode appelée ‘Dynabeads’, du nom de la société norvégienne Dynal qui l’a inventée.

«La numération [des CD4] se fait à l’aide d’un microscope à fluorescence qui coûte cinq millions de francs CFA (environ 10 000 dollars), chaque test coûte 2000 francs CFA à la structure sanitaire (entre trois et quatre dollars)», a dit Diaw.

Comparée à la cytométrie, la technique alternative est satisfaisante à 97 pour cent, a-t-il affirmé, ajoutant qu’en outre, le microscope pouvait être utilisé pour d’autres examens cliniques.

Les techniques alternatives font baisser le prix des références

«Les techniques alternatives sont au suivi biologique ce que les génériques sont aux médicaments», a dit Michel Kazatchkine, directeur de l’ANRS, le 26 mai, lors de son passage à Dakar pour la sixième journée scientifique de cette agence.

«Vu leur coût, elles profitent aux pays qui les utilisent et obligent les firmes de référence à revoir leurs prix à la baisse», a t-il ajouté.

Selon le professeur Eric Delaporte, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), les recherches menées par l’équipe du professeur Mboup ont effectivement poussé les firmes de référence à baisser les prix pour faire face à la concurrence dans la sous-région.

«La firme qui détenait le monopole du dosage CD4 nous vendait le test à 25 dollars», a-t-il dit. «Grâce aux techniques alternatives développées par l’ANRS et validées par le professeur Souleymane Mboup, le test de référence est passé à cinq dollars».

Cette technique alternative utilisée pour la numération des CD4 coûte moins cher à l’Etat, mais elle présente l’inconvénient d’être très sensible à la chaleur et donc délicate à conserver dans certains contextes, selon l’organisation Médecins sans frontières.

Surtout, elle demande plus d’efforts de la part du médecin, a reconnu Diaw, et ne peut donc pas être adaptée partout.

«La technique Dynabeads est fastidieuse, car le médecin doit regarder dans un microscope à fluorescence autant de fois qu’il y a de patients à suivre», a-t-il dit.

Elle est cependant appropriée pour les régions au Sénégal, où seuls deux ou trois patients sont suivis chaque jour, a t-il estimé.

Selon l’étude sentinelle menée par le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) en 2003, le taux de prévalence du VIH était de 1,5 pour cent au niveau national, certaines régions affichant un taux de 0,5 pour cent.

«Dans le contexte sénégalais actuel, nous obtenons des résultats satisfaisants avec cette méthode alternative», a conclu Diaw.

Le problème du coût des examens se pose aussi pour l’appareil de référence qui sert à la quantification de la charge virale, un appareil qui exige en outre une formation des agents sanitaires des régions à son utilisation.

L’équipe du professeur Mboup a donc adapté la technique du ‘papier buvard’, mise au point par l’ANRS et déjà utilisée dans le cadre du dépistage du VIH, pour effectuer des prélèvements sanguins dans les régions et les envoyer à Dakar pour analyse.

«Nous attendons maintenant de la faire valider par l’OMS [Organisation mondiale de la santé] pour l’utiliser partout dans le pays», a dit Diaw.

«La présentation de cette technique de charge virale a poussé les firmes à se mettre en concurrence», a précisé Delaporte de l’IRD. «Elles ont vite réalisé que l’Afrique devenait un marché intéressant».

Près de 2800 patients bénéficient à ce jour de la gratuité des ARV et de certains examens biologiques au Sénégal, qu’ils soient Sénégalais ou étrangers résidant dans le pays.

Les ‘bilans standard’, qui permettent de contrôler l’état de santé général du patient, les ‘bilans complémentaires’, tels que les radios pulmonaires, et le traitement des maladies opportunistes liées au virus, comme la tuberculose, restent à la charge du patient.

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