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Mardi 15 novembre 2005
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AFRIQUE DE L OUEST: La gratuité des traitements antirétroviraux fait débat


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  IRIN

La gratuité des ARV constitue pour de nombreux patients le seul espoir de traitement

DAKAR, 24 mai (PLUSNEWS) - La question de la gratuité des traitements contre le sida en Afrique a provoqué un débat animé entre des acteurs africains de la lutte contre le sida lors d’un atelier de l’organisation mondiale de la Santé (OMS) à Dakar cette semaine.

La majorité des acteurs internationaux de la lutte contre le sida estiment que la gratuité de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA dans les pays en développement est à l’heure actuelle la seule option possible pour freiner la progression de l’épidémie.

Mais lors de l’atelier régional de l’OMS consacré à la prise en charge intégrée des maladies de l’adolescent et de l’adulte, qui se tient depuis le 16 mai et jusqu’au 25 dans la capitale sénégalaise, et réunit les représentants de 10 pays francophones d’Afrique de l’ouest et du centre, certains acteurs africains de la lutte contre le sida ont exprimé leurs réserves.

«La gratuité du traitement contre le sida pose le problème de la capacité qu'ont les Etats africains à supporter le coût très élevé des médicaments antirétroviraux de manière indéterminée», a dit lundi à Dakar Zoung Kagny Bissek, sous-directrice chargée des infections sexuellement transmissibles au ministère de la Santé du Cameroun.

«Nous avons de nombreux exemples de patients qui ont négligé leur traitement parce qu’il était gratuit, ils ne prenaient en considération», a estimé pour sa part Hélène Memain, chef du service thérapeutique pour les personnes vivant avec le VIH au ministère de la Santé en Côte d’Ivoire, suscitant de vives réactions de protestation dans l’assistance.

Le débat est intervenu au cours d’une séance de présentation des activités menées par chaque pays participant en matière de prise en charge du VIH/SIDA, lorsque le Sénégal a évoqué sa propre expérience.

L’accès aux ARV est gratuit au Sénégal depuis l’année dernière. Près de 2800 personnes en bénéficient actuellement dans ce pays qui affiche un taux de prévalence de 1,5 pour cent, contre une moyenne de cinq pour cent pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.

Selon Khoudia Sow, de la division des infections sexuellement transmissibles et du sida (IST/SIDA) du ministère sénégalais de la Santé, le choix politique de la gratuité se fonde sur des études précises réalisées dans le pays, et dont les résultats sont sans équivoque.

«Ces études nous ont montré que les problèmes économiques étaient les premières causes de rupture de traitement ARV», a dit Sow, précisant que le budget du gouvernement sénégalais consacré à l’achat d’antirétroviraux était passé de 500 000 dollars à 3,5 millions en 2004, au moment du passage à la gratuité.

Au-delà de la pauvreté, a-t-elle souligné, la stigmatisation liée au virus étant encore très forte, la plupart des personnes vivant avec le VIH en Afrique ne peut pas toujours compter sur la solidarité familiale.

De plus, les familles qui acceptent de se sacrifier pour payer les ARV ont du mal à comprendre pourquoi il faut continuer le traitement lorsque le patient reprend du poids et semble guéri, a ajouté Sow.

L’option de la gratuité des traitements ARV est celle retenue par une grande majorité des acteurs de la lutte contre le sida dans le monde. En décembre dernier, une coalition d’organisations internationales, d’économistes et d’experts a signé une déclaration intitulée ‘Free by Five’, pour réclamer la gratuité des ARV et des soins associés au sida d’ici la fin 2005, y compris les examens biologiques et le traitement des infections dites opportunistes.

Cette déclaration s’inspire de l’initiative ‘Three by Five’ lancée en 2003 par l’OMS, qui vise à mettre trois millions de personnes sous ARV dans les pays du sud d’ici la fin 2005.

«La gratuité pour tous d’un ensemble minimum de soins incluant les ARV au sein du système de santé publique est un préalable pour que les programmes de prise en charge médicale changent d’échelle, soient équitables et efficaces et fournissent une prise en charge de qualité», estiment les auteurs de la déclaration.

"Forcément quelqu’un qui paie"

Mais pour certains participants à l’atelier de l’OMS, la gratuité, rendue possible grâce à l’aide internationale, pose des problèmes de pérennisation du système de prise en charge.

«Quand on parle de gratuité, il y a forcément quelqu’un qui paie», a dit lors du débat Alassane Zoungrana, médecin chargé de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH au Burkina Faso.

En Afrique de l’ouest et centrale, les programmes nationaux de distribution d’ARV, qu’ils soient gratuits ou subventionnés, sont financés en majorité par des organisations internationales, comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ont rappelé des participants à l’atelier de l’OMS.

Dans plusieurs pays, la gratuité n’est accordée qu’à certaines catégories de patients. Au Cameroun, par exemple, seuls les enfants infectés au VIH âgés de moins de 14 ans et les patients dits 'indigents' en bénéficient.

«La prise en charge des personnes vivant avec le VIH coûte des centaines de millions [de francs CFA] à nos gouvernements», a dit Bissek, du Cameroun, pour qui le problème est surtout de négocier avec les firmes pharmaceutiques pour faire baisser le coût de ces traitements.

«Aucun pays africain ne peut assurer à vie le traitement ARV gratuitement parce que le nombre de patients ne cesse de s'accroître», a estimé Zoungrana, du Burkina Faso. «Mieux trouver des mécanismes pour pérenniser l'action de distribution d'ARV», a-t-il ajouté, évoquant l’instauration de taxes.

Une proposition que de nombreuses organisations internationales, comme Médecins sans frontières, estiment irréalistes à l’heure actuelle, privilégiant le maintien de l’aide des pays du nord à ceux du sud.

«Comment des pays dont le budget santé ne dépasse pas quelques dollars par an et par patient et qui manquent de ressources humaines pourraient prendre en charge des traitements aussi chers que ceux contre le sida?», a dit à PlusNews par téléphone le docteur Elizabeth Szumilin, qui s’occupe des questions liées au sida à MSF.

«Ce qu’il faut faire, c’est surtout se battre pour que l’effort international en matière de financement de la lutte contre le sida ne s’interrompe pas, au moins aussi longtemps qu’il n’y aura pas de vaccin», a dit Szumilin.

C’est aussi l’avis du docteur Bernard Taverne, responsable des programmes antirétroviraux de l’Institut français de recherche pour le développement (IRD) à Dakar et l’un des co-rédacteurs de l’initiative «Free by Five».

«De nombreux systèmes de santé dans les pays en développement fonctionnent grâce à l’aide internationale, il ne s’agit pas seulement du sida», a-t-il dit à PlusNews. «Le problème c’est que pour l’instant l’aide est accordée sur des périodes courtes, un an ou deux ans, il n’y a pas de programmation sur le long-terme, ce qui suscite des inquiétudes».

L’aide ne doit pas être considérée comme un acte de charité, mais comme une réflexion politique plus profonde sur l’équilibre entre le nord et le sud, a dit Taverne.



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