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Mardi 1 novembre 2005
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GHANA: Des vies transformées par les antirétroviraux


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



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ACCRA, 20 mai (PLUSNEWS) - Kofi a interrompu son traitement antirétroviral et ne l’a repris qu’après la mort de sa femme. Kwaku n’a jamais cessé de le prendre et encourage aujourd’hui les personnes vivant avec le VIH à suivre son exemple.

“Ma femme est morte en septembre 2003, sept mois seulement après que nous ayions tous les deux interrompus notre traitement antirétroviral (ARV)”, se souvient avec tristesse Kofi – un nom d’emprunt.

Kofi et sa femme ont appris leur séropositivité en février 2003.

“J’avais maigri, je n’avais plus d’appétit et j’étais devenu faible”, se souvient cet ancien propriétaire de bar, âgé de 40 ans. “Je suis allé à l’hôpital public d’Atua, où le médecin m’a recommandé de faire un test de dépistage du VIH”.

L’hôpital d’Atua, situé dans la région Est du pays, est l’un des quatre hôpitaux publics du Ghana à distribuer des traitements ARV.

“J’avais tellement peur que j’ai quitté l’hôpital sans faire le test”, avoue Kofi.

Son état général continuant à se dégrader, Kofi retourne à l’hôpital d’Atua.

“J’ai vu un autre médecin et quand il m’a lui aussi parlé du test de dépistage du VIH, j’ai compris que quelque chose n’allait pas. J’ai rassemblé tout mon courage pour faire le test, je priais pour que le résultat soit négatif mais il s’est avéré positif”.

En rendant visite à sa femme, hospitalisée au même moment non loin de là, Kwaku apprend par les infirmières qu’elle aussi est infectée au VIH. “Les infirmières s’attendaient à ce que je sois surpris ou que je pleure, mais rien de cela n’est arrivé”.

Le couple retourne alors à l’hôpital Atua pour une série d’examens pendant qu’un conseiller leur explique le traitement, la manière de le suivre et les effets secondaires.

“On était tellement pressé de commencer le traitement qu’on a accepté tout ce qu’on nous disait”, raconte Kofi.

Mais deux semaines après le début de leur traitement, les effets secondaires se font sentir : ils sont épuisés.

En dépit des encouragements des médecins et des conseillers qui tentent de les dissuader d’arrêter, Kofi et sa femme décident d’interrompre leur traitement et de se tourner vers la médecine traditionnelle.

“C’était la mauvaise décision. Ma femme est morte sept mois plus tard”.

Convaincre les médecins de reprendre le traitement

Paniqué, Kofi se précipite à l’hôpital pour demander à reprendre son traitement ARV, mais les médecins refusent. “Ils ont dit que j’étais un mauvais patient et un mauvais exemple pour les autres. J’ai promis que cette fois-ci je n’arrêterais pas, mais ils n’ont rien voulu entendre”.

Kofi rend visite à son conseiller, chez lui et à plusieurs reprises pour que ce dernier essaye de convaincre les médecins de lui prescrire les médicaments.

“J’ai compris que si je ne m’investissais pas totalement, j’allais mourrir comme ma femme”, explique-t-il. “Les médecins ont fini par avoir pitié de moi et j’ai recommencé mon traitement. Aujourd’hui personne n’a besoin de m’expliquer que si je fais encore défaut, je serai définitivement exclu du programme”.

Lancé en 2001 par le gouvernement ghanéen et l’organisation internationale Family Health International (FHI) dans deux hôpitaux publics de la région de l’Est, le programme START fournit aujourd’hui des ARV à 150 patients dans ces deux structures.

Financé en grande partie par les agences de développement américaine (USAID) et britannique (DFID), ce programme a été étendu en 2004 aux deux principaux hôpitaux de la capitale Accra et à celui de Kumasi, la deuxième ville du pays.

Ce projet complète celui du Programme national de lutte contre le sida, qui subventionne la prescription d’antirétroviraux à quelque 2 100 personnes vivant avec le VIH dans le pays.

Kofi s’estime aujourd’hui hors de danger, “au moins pour le moment”.

“Les ARV ont réellement changé ma vie”, dit-il. “J’aurais aimé que ma femme soit encore là pour en bénéficier aussi”.

“Je prends religieusement mes médicaments”

Kwaku -- un nom d’emprunt – au contraire n’a pas cessé une seconde de prendre son traitement. Cet électricien de 39 ans, marié à une “jolie commerçante” et père d’un garçon de 15 ans, a appris sa séropositivité en avril 2004 lorsque qu’il s’est effondré, affaibli par une diarrhée chronique.

“Ma femme a eu peur que je meure, elle m’a emmené à l’hôpital”, se souvient Kwaku.

Le médecin qui le soigne conseille alors au couple de faire le test de dépistage du VIH, qui se révèle positif pour les deux. “Nous étions traumatisés, nous n’avons pas pu dîner ce soir-là”, raconte Kwaku.

Le taux de CD4 -- utilisé pour déterminer la résistance du système immunitaire - de Kwaku étant très bas, le médecin décide de le mettre tout de suite sous antirétroviraux.

Un conseiller, après lui avoir expliqué “beaucoup de choses sur les ARV”, lui demande de choisir une personne chargée de surveiller le suivi de son traitement. “J’ai logiquement choisi ma femme”.

“Je n’arrive jamais à me souvenir du nom des médicaments que je prends mais je les prends religieusement, toujours à l’heure et sans jamais en avoir oublié un seul, sans même attendre que ma femme me le rappelle”, affirme-t-il, précisant qu’il a très peu souffert d’effets secondaires.

Sept mois après le début du traitement, son taux de CD4 a grimpé. Lui qui avait perdu beaucoup de poids en a repris, ses poils ont repoussé. Aujourd’hui , Kwaku dit s’admirer dans le miroir alors qu’il ne supportait plus de se voir.

“Je n’arrive toujours pas à croire à quel point les ARV ont changé ma vie”, raconte-t-il, intarrissable lorsqu’il s’agit de faire l’éloge des médecins et des conseillers qui ont “vraiment pris soin de nous, venant nous voir jusqu’à la maison”.

Kwaku et sa femme ont volontairement modifié leur façon de vivre. “L’argent que je consacrais à l’alcool, je l’investit aujourd’hui dans une alimentation saine”, dit-il.

“On m’a offert une seconde chance de survivre”

La vie sociale de Kofi a aussi radicalement changé lorsqu’une infirmière a révélé à son entourage la cause de la mort de sa femme.

“C’est quelque chose qui m’a fait beaucoup de peine et qui a marqué le début de ma chute”, raconte Kofi.

La famille et les meilleurs amis de Kofi lui ont alors tourné le dos. En un mois, son bar, qui marchait bien, s’est vidé et la nouvelle s’est répandue dans toute la ville.

Aujourd’hui, Kofi vend pour survivre des tickets de loterie, un petit commerce qui lui rapporte l’équivalent de 11 dollars par mois, même pas de quoi nourrir son fils de 24 ans et acheter ses médicaments. Il a dû vendre une partie de ses biens pour payer les études de son fils.

En dépit de ces difficultés, Kofi s’estime chanceux.

“En recommençant mon traitement, on m’a offert une seconde chance de survivre”, dit-il. “Je me sens en pleine forme et je recommanderai toujours à ceux qui en ont besoin de suivre leur traitement, parce que le résultat est étonnant”.

Kofi a avoué sa séropositivité à son fils. “Il m’apporte beaucoup de soutien. Je lui conseille toujours de mener une vie droite et d’être très prudent dans sa vie sexuelle”.

De leur côté, Kwaku et sa femme ont choisi de ne pas révélé leur statut sérologique à leur entourage.

“Mais j’ai dit à beaucoup de mes amis qui sont malades aujourd’hui de se souvenir de ce à quoi je ressemblais avant de me faire soigner”, dit Kwaku.

“Je n’arrive pas à leur dire que je suis séropositif mais je les encourage simplement à aller suivre un traitement dans le même hôpital que moi. Là-bas, je suis sûr que les médecins feront le reste”.

[FIN]




 
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