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Mardi 15 novembre 2005
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BURUNDI: Dépasser les peurs, apprendre à vivre avec le VIH


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  IRIN

Il y a sept ans, quand Elysée Nduwimana a appris sa séropositivité, il voulait se suicider. Il est aujourd’hui marié et père d’un enfant séronégatif.

BUJUMBURA, 4 mai (PLUSNEWS) - Il y a encore quelques années apprendre sa séropositivité au Burundi était synonyme de mort dans un pays où aucune prise en charge n’était disponible. Aujourd’hui les personnes vivant avec le VIH se battent pour la dignité et l’amélioration de l’accès aux soins.

“Nous, personnes vivant avec le VIH, nous sommes vivants, pas morts ni morts vivants, mais vivants”, martèle inlassablement Jeanne Gapiya Niyonzima, présidente de l’association nationale des personnes vivant avec le VIH/SIDA (ANSS).

Créée en 1993, 10 ans après la découverte du premier cas de sida dans le pays, l’ANSS est née dans des conditions difficiles, à l’aube d’une décennie de conflits dans la région des Grands Lacs. La guerre civile au Burundi a fait des milliers de morts et un million de déplacé à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Les fondateurs de l’association se souviennent : en l’absence de thérapie, un test positif équivalait à l’époque à une condamnation à mort.

Leur but n’était alors que de lutter contre la discrimination dont souffraient les personnes vivant avec le VIH et de défendre leur dignité, tout en les encourageant à lutter.

“Lorsque on m’a appris mon statut sérologique en 1998, j’ai tenté de me suicider”, raconte Elysée Nduwimana, 30 ans aujourd’hui et médiateur de santé à l’ANSS.

“Pour moi, la vie s’arrêtait à 23 ans car je pensais qu’il ne pouvait y avoir de vie avec le VIH”, explique-t-il. “J’ai donc dépensé tout l’argent que j’avais à la banque croyant que la mort était imminente. Pire encore, je continuais le vagabondage sexuel”.

Après avoir croisé le chemin d’autres personnes vivant avec le VIH et réunies au sein de l’ANSS, Nduwimana a relevé la tête.

“Grâce à leur appui et à celui de l’association, j’ ai appris à vivre positivement ma séropositivité. Maintenant je suis marié et père d’un enfant séronégatif”, affirme-t-il fièrement.

En 1999, l’ANSS fonde le centre Turiho (“Nous sommes vivants”, en langue kirundi), avec l’aide de Sidaction et d’autres associations françaises de lutte contre le sida. Six ans plus tard, Turiho est devenu l’un des premiers centres de dépistage, de soins et de traitement du VIH/SIDA au Burundi.

Lors de son lancement, le centre fonctionnait avec un médecin, deux conseillers et un infirmier. Une centaine de patients était alors pris en charge.

L’ANSS, un modèle pour les autorités

Aujourd’hui, 72 personnes travaillent au centre de Bujumbura dont cinq médecins permanents et quatre vacataires, ainsi que neuf infirmiers. Le centre a ouvert une antenne à Kirundo, dans le nord du pays, une région qui accueille des milliers de déplacés. Un médecin permanent et deux vacataires y travaillent, avec le soutien de l’organisation Médecins sans frontières (MSF).

Près de 3 300 personnes sont suivies par l’ANSS dans ces centres ; 1 200 bénéficient d’un traitement antirétroviral (ARV), selon le docteur Marie-Josée Mbuzenakamwe, coordinatrice de Turiho dans la capitale Bujumbura.

L’ANSS reçoit également des ressortissants d’autres pays de la région venus chercher un soutien auprès de l’association, des Congolais de la République démocratique du Congo (RDC), des Rwandais et quelques Tanzaniens, selon les responsables de l’association.

L’inauguration par le président burundais Domitien Ndayizeye des nouveaux locaux du centre de Bujumbura le 4 mars dernier – dont un hôpital de jour de 10 lits --, a été l’occasion pour le gouvernement de lancer son “plan opérationel pour l’accélération de l’accès aux soins des personnes vivant avec le VIH/SIDA”, inspiré de l’initiative “Trois fois Cinq” des Nations Unies.

Le docteur Marie-Josée Mbuzenakamwe est la coordinatrice de Turiho à Bujumbura, l’un des premiers centres de dépistage, de soins et de traitement au Burundi
Cette initiative lancée en 2003 par l’organisation mondiale de la santé (OMS) et le programme conjoint des Nations Unies sur le sida (Onusida) affiche l’ambition de mettre trois millions de personnes sous ARV d’ici la fin 2005.

Au Burundi, cet objectif se traduit par la mise sous ARV de 12 500 personnes d’ici la fin 2005 et de 25 000 à l’horizon 2006, selon Gapiya Niyonzima de l’ANSS.

En février 2005, 4 600 personnes recevaient ce traitement au niveau national. L’objectif affiché par les autorités burundaises l’année dernière était de parvenir à soigner 5 000 patients avant la fin 2004.

Environ 25 000 personnes vivant avec le VIH auraient actuellement besoin d’ARV dans ce petit pays de sept millions d’habitants, qui affiche un taux de prévalence nationale de six pour cent, selon l’Onusida.

En dehors de la prise en charge médicale, psychosociale, nutritionnelle et financière des personnes vivant avec le VIH, l' ANSS s'est donnée pour mission de défendre les droits des personnes infectées, en collaboration avec d’autres associations de lutte contre le sida au Burundi.

En 1999, un lobbying actif auprès des autorités burundaises a débouché sur la mise sur pied du Fond national de soutien thérapeutique, à travers lequel le Burundi, après des négociations avec les firmes pharmaceutiques, a pu obtenir un approvisionnement en médicaments antirétroviraux à moindre coût.

Depuis l’année dernière, le gouvernement burundais fournit gratuitement des ARV dans le cadre du programme national de prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Selon le Conseil national de la lutte contre le sida au Burundi (CNLS), ces ARV coûtent à l’Etat 40 dollars par mois et par patient.

Pour un accès universel aux soins et au droit

En dépit des progrès accomplis ces dernières années en terme de prévention et d’accès aux soins des personnes séropositives, beaucoup reste à faire au Burundi, selon Mbuzenakamwe du centre Turiho.

“L’existence des traitements et la multiplication des actions de sensibilisation ont encouragé les gens à faire le dépistage volontaire mais malheureusement, l’offre de soins n’a pas suivi”, a-t-elle souligné.

Selon Mbuzenakamwe, il faudrait former du personnel soignant pour que le système national de santé puisse lui-même prendre en charge les personnes infectées.

Par ailleurs, a regretté la coordinatrice, le centre Turiho est confronté, comme les autres structures de soins au Burundi, à un approvisionnement au compte-goutte en réactifs pour le dépistage et le comptage des CD4, qui permet d’évaluer la résistance du système immunitaire.

En mars dernier, Gapiya Niyonzima de l’ANSS a déploré la réintroduction de la taxe de six pour cent sur les médicaments et autres produits pharmaceutiques, dont la suppression en 2000 avait permis de faciliter l’accès aux traitements, dont les ARV.

Le président Ndayizeye, interpellé sur cette question des taxes, a promis de se pencher sur le problème.

Le 26 avril, les associations de personnes vivant avec le virus sont d’ailleurs descendus dans les rues de Bujumbura pour demander l’amélioration de l’accès aux soins.

Trois jours après, le 29 avril, une journée consacrée à la lutte contre le sida au Burundi, Charles Nditije, le ministre de la Lutte contre le sida -- un ministère rattaché directement à la présidence --, a affirmé que son programme pour 2005 était axé sur la sensibilisation des jeunes mais aussi sur l’accès aux soins.

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