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Dimanche 18 décembre 2005
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CÔTE D IVOIRE: Lydie prête son visage à la lutte contre le sida


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  IRIN

Lydie Akesse s'est engagée à donner un visage au sida en Côte d’Ivoire

DAKAR, 2 mai (PLUSNEWS) - Sa parole est libre et le verbe haut : Lydie Akesse, une Ivoirienne de 35 ans, séropositive depuis sept ans, témoigne à découvert ‘pour que le sida ait un visage’.

Si sa famille a accepté sa séropositivité, ses amis ont toujours du mal à vivre avec, raconte-t-elle à PlusNews alors qu’elle assiste, au Sénégal, à un atelier régional sur les liens entre drogue et sida.

«Une fois, j'ai proposé un verre d'eau à une amie, et elle a dit qu'elle avait bu chez elle avant de venir… Elle croyait que mon verre pouvait l'infecter», commente-t-elle.

«Si la sensibilisation avait un résultat immédiat nous ne serions plus victimes de pareils gestes. Nous devons continuer à informer les populations», explique cette militante, vice-présidente de l’une des plus anciennes associations de femmes vivant avec le VIH/SIDA, Amepouh, «Nous vaincrons!» en langue guéré.

Pourtant, Lydie Akesse et son mari sont les premiers à ne prendre aucune précaution au cours des rapports sexuels.

«Mon mari refuse d'utiliser le préservatif pour se protéger», dit cette jeune mère de trois enfants, très distinguée dans son ensemble marron, les lèvres discrètement soulignées de rouge.

Si elle écarte toute question sur l’origine de sa contamination au VIH, elle n’est pas avare de détails sur son couple et son époux, toujours séronégatif malgré son exposition régulière au virus.

«Quand mon mari a vu mes résultats, il m'a jeté sur le lit, a déchiré mes vêtements et a commencé à me faire copieusement l'amour sans préservatif», raconte Akesse. «C'était sa manière à lui de réagir et de me témoigner son soutien.»

Elle attend pourtant trois mois avant de lui annoncer la nouvelle. Quand elle le lui dit, elle est à bout.

«Je devais cacher mes bilans médicaux et mes médicaments à mon mari… Moralement, cela m'a beaucoup affaiblie», dit-elle. «Je devais aussi lui demander d'utiliser le préservatif sans aucune raison. C'était insoutenable.»

Son mari ne se doute de rien. Or, à l’époque, Akesse perd un enfant sans raison apparente. A cette époque elle est souvent malade, dit-elle, et son médecin la réfère à l'unité de soins ambulatoires et de conseil (Usac) du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville, l’un des quartiers de la capitale économique Abidjan.

Sérologie positive

«Quand j'y suis retournée, on m'a donné une enveloppe scellée à remettre à mon médecin», dit-elle. «Comme je suis curieuse, j'ai ouvert l'enveloppe en cours de route : sérologie HIV (l’acronyme anglais de VIH) positive».

«J'étais dans un état indescriptible», raconte Akesse.

Elle attrape un taxi et se rend directement sur son lieu de travail, une entreprise où elle travaille comme assistante de direction. Elle demande à rentrer chez elle.

«Au lieu de rentrer, je suis allée errer au bord de la mer pour me changer les idées. Je me sentais comme débarquée sur une autre planète», explique-t-elle.

En 1998, le sida est encore synonyme de mort en Côte d'Ivoire. Les affiches d’une campagne de sensibilisation montrent un homme squelettique, son crâne est tatoué d'une croix rouge, dit Akesse.

«Etre infecté au VIH équivalait à mourir. Moi, je ne voulais pas mourir tout de suite. J'aime tellement la vie.»

Une fois chez elle, Akesse se ressaisit et retourne à l’Usac. «J’ai pris mon courage à deux mains pour obtenir des renseignements concernant la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA.»

Là, elle reçoit une liste de centres de prise en charge et opte pour le centre Luc Montagnier, à Abidjan. Après un bilan médical, elle est mise sous traitement antirétroviral (ARV).

Quand, trois mois après, elle décide d’en parler à son mari, elle doit falsifier la date des résultats «comme toute bonne secrétaire». «Je me suis mise aussitôt à pleurer. Mon patron n'a pas pu me calmer et a appelé mon mari qui a cru que je venais de perdre un parent.»

Annoncer sa séropositivité pour mieux la vivre

A la maison, Lydie Akesse continue de pleurer… et finit par jeter les analyses à la figure de son mari. «Il n'en croyait pas ses yeux. Après des va-et-vient incessants dans la chambre, il m’a jeté sur le lit».

Psychologiquement, Akesse se sent beaucoup mieux. «L'annonce de son statut à son conjoint est très important dans la vie d'une personne séropositive», dit-elle.

Tandis qu'Akesse rejoint l’association de défense des droits des séropositives, son mari, lui, apporte son témoignage lors de séances de sensibilisation : malgré son refus de se protéger, il est toujours séronégatif.

Obligée de quitter son travail, devenu beaucoup trop fatigant, Akesse s’investit en 1999 dans la lutte contre l’épidémie et les formes de discrimination, exigeant une plus forte implication des personnes qui vivent avec le VIH dans la formulation des politiques nationales.

«Nous devons être associées à tous les programmes de lutte contre le VIH. L'expert du VIH/SIDA, c'est celui qui vit avec», dit-elle.

Néanmoins, elle avoue avoir beaucoup de mal à accomplir ses activités militantes. «Les personnes qui vivent avec le virus sont pour la plupart analphabètes. Elles rencontrent d'énormes difficultés pour élaborer leurs projets», a dit Akesse.

«Certains séropositifs ont été formés mais les bailleurs de fonds devraient alléger les conditions d'accès aux financements». Or, poursuit-elle, «si nos paroles vous touchent, aidez-nous à améliorer notre vie !»

Elle souligne ainsi les obstacles que doivent franchir ses compatriotes séropositives pour obtenir des soins et des conseils, notamment celles qui vivent dans les régions de savane sous contrôle rebelle depuis plus de deux ans.

Bien que les traitements antirétroviraux coûtent 5 000 francs CFA (environ 10 dollars) par personne et tous les trois mois, les médicaments contre les infections opportunistes dont souffrent les personnes affaiblies par le virus, coûtent toujours très cher, a déploré Akesse, qui souligne le coût des transports jusqu’aux centres urbains du sud, contrôlés par le gouvernement.

«Les séropositifs payent beaucoup d’argent pour venir à Abidjan où ils sont automatiquement pris en charge», dit Akesse. «Mais de nombreuses femmes n'ont pas les moyens de venir en ville.»

Depuis le mois dernier, deux nouveaux centres de dépistage se sont ouverts pour la première fois à Bouaké, au centre, et à Man, à l'ouest du pays, en plein cœur du territoire tenu par la rébellion.

A son tour, Amepouh envisage de reprendre ses activités dans cette partie du pays, coupé en deux par la force d’interposition des Nations Unies, l’Onuci. «Nous avons déjà élaboré des projets pour la prise en charge des personnes séropositives dans le nord», dit Akesse.

«A cause des viols, des sévices et du commerce du sexe, la guerre privilégie la propagation du virus. Nous pouvons nous attendre à une hausse du taux de prévalence (après la guerre)», avertit-elle.

La Côte d’Ivoire est le pays d’Afrique de l’Ouest le plus touché par l’épidémie de VIH/SIDA, avec un taux officiel d’infection de l’ordre de sept pour cent. Néanmoins, des études partielles et des estimations d’agences humanitaires annoncent des taux oscillant entre 12 pour cent au sud et jusqu’à 20 pour cent au nord.

Selon Médecins sans frontières, MSF, avec la présence des soldats et la paupérisation des familles, la prostitution connaît une progression alarmante et les taux d’infection au VIH et aux infections sexuellement transmissibles (IST) atteignent des niveaux très inquiétants.

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Guinéenews
The Global Fund to fight AIDS, Tuberculosis & Malaria
AEGIS
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