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Dimanche 18 décembre 2005
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AFRIQUE DU SUD: Nutrition contre antirétroviraux, une polémique dangereuse


[Cet article ne représente pas le point de vue des Nations Unies]



©  PlusNews

Le docteur Rath soutient que les médicaments contre le sida sont toxiques contrairement aux vitamines qui peuvent protéger du sida.

JOHANNESBOURG, 16 mai (PLUSNEWS) - La ‘campagne d’action pour les traitements’ (TAC) a initié vendredi une action en justice contre le docteur Matthias Rath, l’homme d’affaires controversé spécialisé dans la commercialisation de produits vitaminés.

Le groupe de pression sud-africain sur le sida entend ainsi empêcher Rath de continuer à prétendre que la TAC est sponsorisée par l’industrie pharmaceutique pour promouvoir les antirétroviraux (ARV).

Les batailles judiciaires ne sont pas nouvelles pour la TAC, qui a déjà attaqué le gouvernement pour son retard dans la mise en place du programme national de traitement.

Avec près de 42 000 personnes actuellement sous ARV, le gouvernement est sur le point d’atteindre son objectif de fournir des traitements à 53 000 personnes, tout en reconnaissant qu’il a pris plusieurs mois de retard sur le calendrier prévu.

Cette fois-ci, la nouvelle controverse a été déclenchée par le docteur Matthias Rath, un riche homme d’affaires allemand dont les produits sont interdits dans plusieurs pays occidentaux.

Ces derniers mois, Rath a mené une large campagne médiatique contre les ARV et la TAC, affirmant que les médicaments contre le sida étaient toxiques alors que les produits multivitaminés qu’il commercialisait pouvaient à eux-seuls protéger du sida.

Plusieurs études ont été menées pour déterminer l’impact des compléments nutritionnels sur le VIH/SIDA, mais les résultats n’ont pas été concluants.

Pourtant, les appels de Rath ont trouvé une audience. Les négationnistes du sida et l’organisation des guérisseurs traditionnels lui ont apporté leur soutien, allant jusqu’à organiser des manifestations et distribuer des pamphlets ou des tracts à Khayelitsha et d’autres banlieues de la province du Cape, en Afrique du Sud.

“Il y a des gens vulnérables dans ces zones qui sont la proie des campagnes médiatiques de promotion de Rath”, a dit à PlusNews le docteur Des Martin, directeur de la Société sud-africaine des cliniciens du VIH.

Cette organisation, à l’image de la TAC, de l’association médicale sud-africaine, de l’organisation mondiale de la santé (OMS), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) et du programme des Nations Unies sur le sida (Onusida), a condamné l’attitude de Rath.

Dans un communiqué conjoint, l’OMS, l’Unicef et l’Onusida ont qualifié les affirmations de Rath de “trompeuses et potentiellement dangereuses”.

Martin est revenu sur de récentes déclarations de la ministre de la Santé Manto Tshabalala-Msimang, qui, a-t-il estimé, “n’ont pas du tout aidé”.

En avril, Tshabalala-Msimang a affirmé à des journalistes que le travail de Rath ne gênait en rien l’action du gouvernement en matière de traitements contre le VIH/SIDA, mais au contraire lui apportait un soutien en faisant la promotion des vitamines et des compléments alimentaires.

Par ailleurs, la ministre a été citée disant que des personnes mouraient à cause des effets secondaires toxiques des ARV.

“Quel que soit l’objet de la controverse sur les thérapies, cela créé une confusion profonde dans l’esprit des gens”, a prévenu Martin. “Quand des personnes jouissant d’une certaine autorité font de telles déclarations, cela a un impact extrêmement négatif sur les efforts des professionnels de la santé”.

Il s’est aussi inquiété du fait que Rath, motivé par des intérêts commerciaux, ne se contentait pas seulement de promouvoir la nutrition, et que les instances sanitaires de régulation se montraient particulièrement lentes à réagir.

Selon la TAC, les prescriptions de Rath vont au-delà des apports journaliers recommandés, dépassant même les niveaux de sécurité reconnus dans le cas de la vitamine C.

Selon l’institut national américain de la santé, des doses de vitamine C supérieures à 2 000 mg par jour peuvent provoquer des diarrhées. Or Rath a prescrit plus de deux fois cette limite à des personnes venues en consultation dans ses centres, qui par ailleurs ne sont reconnus par aucun des organes de contrôle sanitaire.

La semaine dernière, le Conseil de contrôle des médicaments et le département de la santé ont annoncé avoir lancé une enquête sur les activités de la fondation du docteur Rath.

En effet, la discussion autour de la nutrition alternative aux traitements ARV a été préjudiciable.

La ministre de la Santé elle-même a défendu la thèse selon laquelle manger des betteraves, de l’ail et de l’huile d’olive était un moyen de retarder la progression du sida.

Aujourd’hui, “les patients recoivent des informations contradictoires à propos de l’importance d’une alimentation équilibrée liée aux ARV”, a dit à PlusNews le professeur Salim Abdool-Karrim, vice-président adjoint de l’université du KwaZulu Natal (UKZN) et épidémiologiste de renommée mondiale.

Cette controverse a “malheureusement créé une polémique sur le thème: vaut-il mieux une alimentation équilibrée ou des ARV?”, a noté Abdool-Karrim. “Une alimentation équilibrée est essentielle pour le bien-être général des personnes vivant avec le VIH, qu’elles soient sous ARV ou non”.

De plus, en insistant sur les effets secondaires des ARV plutôt que sur leurs bienfaits, Tshabalala-Msimang a minimisé la valeur de ces traitements.

Ses affirmations, selon lesquelles des gens mouraient des effets secondaires des médicaments “sont fondées sur ses opinions dissidentes, pas sur des faits” a dit Abdool-Karrim.

Le programme de recherche sur le sida de l’UKZN, qui fournit des ARV à près de 400 personnes vivant avec le VIH, “n’a tout simplement pas vu [de personnes mourant des effets secondaires]”, a-t-il ajouté.

Tout en admettant qu’une “certaine toxicité [des ARV] existe, tout comme elle existe pour de nombreux autres traitements de maladies pouvant être fatales comme la chimiothérapie”, Martin a souligné que “nous contrôlons les effets secondaires et nous les traitons, s’ils doivent surgir”.

L’organisation internationale Médecins sans frontières (MSF), qui gère trois centres de traitement à Khayelitsha et traite près de 2 000 adultes et enfants, a constaté qu’après trois ans de traitement ARV, quatre patients sur cinq prenant les médicaments étaient toujours en vie. La quasi-totalité des décès sont dûs au fait que la maladie était à un stade très avancé.

En trois ans, 10 pour cent des patients ont dû changer l’un des trois médicaments qu’ils prenaient à cause des effets secondaires, avec une bonne réaction clinique au changement de traitement. Seuls quatre décès peuvent être directement associés à la toxicité des médicaments.

“Pour le public, la confusion est extrême [à propos de la polémique déclenchée par Rath]”, a dit à PlusNews Marta Dader, de MSF. “Penser que certaines personnes peuvent faire la part des choses face à une telle désinformation, c’est prendre ses désirs pour des réalités. Ces personnes sont vraiment vulnérables”.

“Les programmes de prise en charge [des personnes vivant avec le VIH] en sont vraiment à leurs débuts, on a besoin de parler d’une seule voix pour inciter les gens à participer”, a-t-elle ajouté. “C’est très complexe et cette confusion n’aide pas du tout”.

Dans un communiqué, MSF a exhorté le ministère de la Santé à “reconnaître la détresse des personnes qui sont à un stade avancé de l’infection au VIH en les informant sans équivoque du fait que la nutrition seule ne les sauvera pas de la mort. Pour ces personnes, le traitement ARV demeure le seul espoir de survie”.

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